03/02/2012
La drogue monétaire est à l’œuvre
Comme on a pu le constater depuis le mois d’aout 2011, les pays développés et en particulier les USA et l‘Europe s’engagent progressivement dans un soutien artificiel à une économie défaillante grâce à la planche à billets.
On savait déjà que la banque centrale américaine avait pris l’engagement de soutenir à tout prix l’Economie, au moins jusqu’aux élections présidentielles. On a pu voir également qu’avec le changement de Jean Claude TRICHET à la tête de la BCE et son remplacement par Mario DRAGHY, une nouvelle politique s’affiche dorénavant, beaucoup plus favorable à la création monétaire via le soutien aux banques.
On peut déjà voir les effets pervers de ce traitement monétarisé de la crise :
1- En Europe, en facilitant la liquidité des banques et leur prêtant de l’argent presque gratuitement, on leur offre la possibilité de racheter massivement les obligations souveraines domestiques. Dès lors, les taux d’émission de ces obligations baissent artificiellement donnant l’impression que la situation est en train de s’améliorer. En réalité, la situation créée vient de ce que le risque n’est plus correctement apprécié. On tend ainsi à s’éloigner d’une appréciation objective de la réalité des pays en question. Ceci vaut pour l’Espagne, le Portugal, l’Italie en particulier...
2- S’agissant des USA, tout le système a intérêt à voir la planche à billets produire encore plus de monnaie et un analyste financier le notait bien le 3 février (cerclefinance.com) : « Les opérateurs ont presque intérêt à ce que les chiffres de l’Emploi et de l’Economie soient décevants aux USA car s’ils sont bons, pourquoi la banque centrale continuerait-elle à imprimer davantage de monnaie ? » On voit clairement que dans la bouche de cet analyste objectif du système américain, plus les choses vont s’empirer en matière économique et plus le bénéfice sera juteux pour la finance puisque la création monétaire va être renforcée et ainsi permettre de vivre dans les délices de paradis artificiel où on a l’impression de faire de bonnes affaires sur le plan boursier et spéculatif dans une économie qui est pourtant en train de s’enfoncer.
Ces effets pervers clairement révélés ces jours-ci illustrent le début de ce processus d’artificialisation créé par cette drogue de la création monétaire et de la naissance d’un processus inflationniste dont on ne mesure pas hélas l’étendue des effets indésirables futurs.
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