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13/02/2009

Crise économique : les ultra-libéraux n'ont toujours pas compris….

images.jpgDans un article récent du journal les Echos daté du 10 février 2009, Pascal Salin, économiste libéral bien connu, moque la règle dite "des trois tiers" qui consisterait à répartir le profit des entreprises à raison d'un tiers pour les salariés, un tiers pour les actionnaires, et un tiers pour l'entreprise elle-même. L'article s'intitule d'ailleurs de manière explicite :"le profit ne se partage pas". L'auteur défend la thèse des libéraux selon laquelle seuls les preneurs de risque, en l'occurrence les actionnaires, doivent pouvoir tirer le meilleur parti des profits réalisés.

Il est à noter que cette thèse est aujourd'hui largement battue en brèche par de nombreux économistes : ainsi, dans sa dernière publication de janvier 2009 (note de veille), le Centre d'analyse stratégique évoque avec pertinence cette question. L'article mentionne clairement, et ceci à juste titre me semble-t-il, que le risque entrepreneurial est aujourd'hui largement porté par les salariés, et que ces derniers peuvent être analysés comme détenteurs d'une portion du capital immatériel de l'entreprise.

Il est clair aux yeux de nombreux économistes aujourd'hui que la spécialisation croissante du travail conduit pour les salariés d'entreprise à une prise de risque croissante relativement à la localisation de leur entreprise. Dés lors, le fait qu'ils puissent bénéficier d'une part des profits et qu'ils soient associés à la décision au sein d'un modèle de gouvernance partenarial paraît quelque chose de hautement souhaitable ; c'est la thèse défendue dans le concept de "team production", notamment par des économistes comme Blair et Stout.

La crise économique ne pourra être vraiment résorbée que si l'on est capable de s'inscrire dans une telle dynamique de gouvernance partenariale, seule à même de mobiliser toutes les énergies au sein des organisations. La volonté de préserver une vision passéiste de l'entreprise où les salariés sont considérés comme des pions que l'on peut déplacer à volonté sur l'ensemble des territoires, me paraît incontestablement une thèse totalement dépassée.