27/03/2008
Grèves chez Dacia
Pourra-t-on encore acquérir la Logan à un prix toujours aussi compétitif ? L'importante grève du site roumain de Dacia, à laquelle le groupe Renault est en ce moment confronté pourrait, semble-t-il, remettre en cause le principe de la voiture neuve à bas coût. Pourtant, le succès de la Logan a rempli les carnets de commande du constructeur : pour acquérir une Logan neuve, il vous faudra peut-être patienter 6 mois, en fonction des options. C'est dans ce contexte que les employés roumains ont stoppé le travail et réclament une augmentation de 50 % de leur salaire. Le salaire mensuel de ces employés s'élève aujourd'hui à 300 euros environ. Une condition sine qua non, selon Renault, pour pouvoir continuer la production d'une voiture neuve à moins de 8 000 euros. Alors faudra-t-il renoncer à la voiture neuve low cost, ou bien se résigner à voir tous les pays européens, même ceux de l'Est, victimes des délocalisations que le groupe Renault a d'ores et déjà évoquées ? A mon avis, on ne saurait faire abstraction sur cette question de deux réalités importantes, l'une conjoncturelle et l'autre structurelle. La première tient aux contraintes économiques internationales du moment : le prix record du pétrole est aujourd'hui un élément dissuasif pour l'éloignement de la production de biens pondéreux. Pour le constructeur automobile, la proximité "européenne" de la Roumanie peut constituer pendant un temps un avantage non négligeable. Quant à la dominante structurelle, il s'agit bien sûr de la fuite en avant d'un capitalisme qui a recours aux délocalisations en cascade comme processus de préservation de la fièvre consommatrice de l'Occident. Beaucoup s'interrogent aujourd'hui sur les étapes suivantes de ce processus : qu'y a-t-il au bout du parcours ? Le bien de l'humanité ? Cela reste à démontrer…
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