24/07/2015
DGF des communes : en route pour la réforme
Ce vendredi 24 juillet 2015, a été remis au Premier Ministre le rapport sur les pistes d’amélioration de la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) par la députée Christine Pirès-Beaune.
La DGF étant le premier concours financier de l’Etat aux collectivités territoriales, le rapport préconise dans l’immédiat sa "refonte" pour les communes et les intercommunalités, de "renforcer le ciblage"de certains dispositifs, notamment la dotation de solidarité urbaine (DSU) et la dotation de solidarité rurale (DSR) dont le saupoudrage est pointé du doigt ou d'instaurer une DGF spécifique aux intercommunalités par exemple...
Le gouvernement a annoncé vouloir intégrer cet automne la réforme de la dotation globale de fonctionnement (DGF) aux collectivités locales dans la loi de finances 2016. Le secrétaire d’État au budget, Christian Eckert, a rappelé que la DGF "est aujourd'hui d'une complexité rare" : "Des communes comparables par la taille, leur histoire, leur typologie, ont des dotations qui parfois varient de un à deux, de un à trois, ce que plus personne ne peut expliquer". Nous devons arriver "à établir quelques chose de plus simple, et surtout de plus juste".
Je me réjouis de cette annonce car il est indispensable de réformer la DGF.
Chaque année, l’État alloue aux 36000 communes et aux intercommunalités des dotations financières à hauteur de 36 milliards d’euros (en 2015). Le mode de répartition de cette dotation est aujourd’hui dénoncé par tous comme obsolète, non transparent et profondément injuste.
Pour parer au plus pressé, il a été procédé en 2015 à une forfaitisation de la DGF de base, ce qui est un pis-aller car cela se traduit par une cristallisation de la répartition injuste héritée du passé et dénoncée par tous.
Il y a donc urgence à réformer la DGF en instituant un mode de répartition transparent et plus équitable.
L’urgence à agir tient aussi au fait qu’avec la baisse des dotations, la situation créée pour les communes à ressources modestes devient encore plus difficile que pour la moyenne des autres communes. La baisse de DGF (appliquée uniformément) est plus douloureuse pour les "pauvres" et cela rend encore plus insupportable la situation inéquitable de répartition existante de la DGF.
La réforme doit viser à plus de justice et d’efficacité dans l’allocation de l’argent public (universalité, centralité, ruralité) mais il importe aussi de préparer l’avenir en valorisant les missions de l’intercommunalité et la mutualisation grâce à une composante de DGF de portée intercommunale.
Réforme de la DGF : les 5 propositions finales de Christine Pires Beaune
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Commentaires
Quels seront les principes de cette révision de la DGF ? Il y a de sérieuses inquiétudes.
D'un côté, il est de bon ton de justifier le maintien d'un "haut" niveau de ressources pour les grands centres urbains, types métropoles ou communautés urbaines, qui raccrocheraient la France à la dynamique de la mondialisation, de l'autre, les territoires ruraux demandent aussi à voir sanctuariser leurs dotations en raison de leur "pauvreté", de leur éloignement...
Il apparaît en définitive que les communes moyennes qui n'entrent dans aucune de ces catégories n'ont elles aucun argument à faire valoir, cette fameuse France périphérique de Ch. Guylui, celle qui se désindustrialise, qui voit ses services publics diminuer, et qui vire FN élection après élections...
Les politiques de cohésion sociale, urbaine ainsi que la réforme de la DGF devraient en tenir compte.
Écrit par : M | 07/09/2015
Une réforme de la DGF n'a de sens que si des critères de charge sont objectivement pris en compte. Cela devra conduire à se pencher sur toutes les strates des collectivités (et toutes les charges qui leur incombent).
Écrit par : François MARC | 10/09/2015
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