19/04/2007
Les indemnités de Noël Forgeard
Le montant des indemnités de départ de Noël Forgeard, plus de 6 millions d'euros malgré son échec, a laissé plus d'un Français perplexe. Plus choquant encore, le magazine Challenges croit savoir que l'ex-PDG d'Airbus et co-président d'EADS ne doit son parachute en or qu'à l'intervention du Ministre de l'Economie, Thierry Breton, alors que les membres du conseil d'administration d'EADS jugeaient ces indemnités "inappropriées". Inappropriées, certes elles le sont. Et à la lumière de ces éléments Ségolène Royal a raison d'exiger le retrait du plan Power8 qui prévoit notamment la suppression de 10 000 emplois sur le site d'Airbus. Mais on s'interroge également sur la sincérité de Nicolas Sarkozy lorsqu'il prétend dénoncer le scandale. N'oublions pas que l'Etat actionnaire est associé à toutes les grandes décisions et il est peu vraisemblable que les membres du gouvernement n'aient pas été informés de l'affaire. J'ajoute que les textes visant à moraliser les pratiques des entreprises dans ce domaine n'ont été appliqués par la droite qu'a minima. A l'occasion des débats au Sénat en 2005, les différents amendements que j'avais soutenu afin d'améliorer la transparence et l'intégrité des instances de décisions et de contrôle en matière de gouvernance d'entreprise ont été systématiquement rejetés par la majorité.
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Commentaires
Effectivement, les indemnités de Noel Forgeard sont tout à fait indécentes.
On voit bien au travers de ce processus une séparation totale entre le dirigeant d'entreprise (surtout celles du CAC40) et le reste des salariés. Je serai très amusé de voir s'il était capable de pouvoir soutenir le regard de ses employés; surtout ceux qui vont se faire licencier.
Prendre l'argent est une chose; l'assumer (mais vraiment l'assumé, c'est à dire devant ses collègues) en est une autre.
Est ce que sincèrement un tel homme peut se regarder dans la glace sans se dire: je suis un cynique qui s'assume; je vaux plus que les autres; la seule règle qui vaille c'est la mienne.
D'ailleurs, une réforme qui serait tout à fait révolutionnaire dans le monde de l'entreprise, serait de mettre en place une transparence au niveau des salaires. Aujourd'hui c'est quelque chose de relativement opaque. Combien gagne mon voisin? Je n'en ai aucune idée.
Un salaire transparent permettrait de pouvoir recréer des solidarités de fait entre les salariés. Ceux qui gagnent plus devant être capable de l'assumer devant leurs collègues. Si le montant est indécent, alors la mécanique se rouille. Le problème de la répartition des richesses devient trop flagrant.
Si je peux me permettre, c'est peut être une idée que vous pourriez soutenir afin de relancer la mouvance syndicale. Les gens verront bien qu'ils ont un intérêt à défendre en commun; et cela cassera les relations individualisées que les entreprises en mis en place.
Écrit par : Damien Glorieux | 04/05/2007
Bonjour,
Je vous remercie de votre contribution dans ce débat. Votre proposition sur la transparence des salaires intervient au moment nous souhaitons améliorer la représentativité des syndicats et pourrait certainement constituer une bonne piste pour l'avenir.
Concernant les relations en entreprise que vous évoquez, je vous conseille vivement la lecture du livre de T. Philippon, Le Capitalisme d'Héritiers. J'ai d'ores et déjà posté une tribune à ce propos le 5 mai dernier http://francois-marc.blogspirit.com/archive/2007/04/04/a-lire.html.
A bientôt sur http://francois-marc.blogspirit.com/,
Écrit par : François MARC | 16/05/2007
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