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30/01/2008

A ceux qui ont peur des langues régionales...

6f28f13d9cdef1b63e5c3877e66aea12.jpgLe Sénat examinait dans la nuit de lundi 28 au mardi 29 janvier, l'amendement portant sur la signature de la Charte européenne des langues régionales par la France. Cette signature nécessite au préalable une modification de la Constitution. L'occasion était donnée de faire cette modification compte tenu de la révision constitutionnelle nécessaire à l'adoption du Traité Européen, proposée par le Président de la République. Durant la discussion de cet amendement que j'ai moi-même présenté au Sénat, quelle n'a pas été ma surprise d'entendre les interventions de certains de mes collègues Sénateurs ! Défendre des langues régionales revenait, selon eux, à se référer aux valeurs d'extrême droite du nationalisme le plus outrancier qui a sévi en Europe au cours du XXème siècle ! J'ai été éberlué par leur méconnaissance totale de la réalité des langues régionales aujourd'hui, puisque l'on sait qu'à l'horizon d'une trentaine d'années, la moitié des langues qui existe dans le monde risque de disparaître. Ceci est particulièrement vrai pour les langues régionales pratiquées en France, car l'on sait que seulement 2 à 3 % des enfants peuvent aujourd'hui avec l'enseignement dispensé, devenir des locuteurs corrects de ces langues et donc contribuer à la préservation de ce patrimoine héréditaire.
On ne peut que s'inquiéter de voir en ce début de XXIème siècle, les références de certains, à des débats du XIXème, ou du début du XXème, sur le danger que peuvent constituer les langues régionales pour notre République.

Commentaires

Evit ur wech all e vo, ret eo derc'hel da vont war an hent se !

Merci pour cette tentative, perseverons !

Écrit par : Grégoire Mazo | 31/01/2008

Le gouvernement promet un débat sur les langues régionales

À l’occasion du débat sur la modification de la constitution préalable à la ratification du Traité de Lisbonne, des sénateurs occitans, bretons, basques alsaciens et catalans avaient déposé mardi une proposition de loi tendant à faire reconnaître dans la constitution française l’existence des langues dites régionales. La discussion s’est déroulée dans la nuit de mardi à mercredi.

Nous nous en félicitons. Une semaine avant c’est à l’Assemblée Nationale qu’une initiative identique avait été prise par des députés de tous bords.

Que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée Nationale, des parlementaires de groupes différents ont soutenu ces propositions. Cela prouve que la question n’est pas l’affaire d’un parti. La langue occitane n’appartient à personne, elle est un bien collectif.

Au cours du débat à l’Assemblée Nationale, comme au cours du débat au Sénat, le gouvernement s’est opposé à ces amendements mais il a fait une promesse par la voix de la ministre de la Justice. En effet, Rachida Dati a confirmé que, dans les mois qui viennent, la question des langues de France serait débattue.

Cela se fera, a expliqué la ministre, à l’occasion de la prochaine modification de la constitution voulue par le président de la République. Il s’agira de prendre en compte les propositions faites par la commission présidée par Edouard Balladur.

Nous enregistrons cette promesse avec l’espoir qu’elle sera tenue. Nous veillerons à la rappeler si son application devait tarder.

Nous appelons tous les parlementaires des régions où l’on parle la langue occitane à préparer ce débat afin qu’il débouche sur une loi qui donnera de vrais droits à notre langue pour qu’elle se développe.

L’IEO prendra contact avec les députés et sénateurs afin de leur rappeler quelles sont nos propositions et nos demandes en matière de présence publique de la langue, de télévision et de radio, d’enseignement, d’aide à la création culturelle.

Nous rappelons que le 17 mars 2007, vingt mille personnes se sont rassemblées à Béziers pour demander que la législation progresse dans le domaine des langues. L’État ne peut se décharger de ce problème sur les seules collectivités régionales ou départementales.

Ce débat sera une chance historique pour la France car elle pourra enfin rattraper le retard immense qu’elle a accumulé dans le domaine de la promotion de la diversité culturelle et linguistique par rapport aux autres États européens.

Communiqué de l'Institut d'Etudes Occitanes (IEO)

Écrit par : Anem Òc | 31/01/2008

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