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29/04/2009

Pour une Europe forte

Drapeau_europeen.jpgDu 4 au 7 juin prochains, ce sont quelque 500 millions d’électeurs issus des 27 pays de l’Union européenne qui seront appelés aux urnes afin d’élire les députés qui siègeront au Parlement européen durant les 5 prochaines années.

Exercice démocratique d’une rare ampleur, ces élections représentent un réel enjeu car il s’agira de choisir l’Europe dont nous voulons véritablement aujourd’hui, celle qui sera capable d’impulser les réformes nécessaires au redressement économique et social de notre pays.

Car la crise durable que nous traversons actuellement appelle des réponses concertées et des mesures coordonnées : le chacun pour soi ne marchera pas, et les dérives individuelles appellent inévitablement des prises de responsabilité collectives.

Je l’ai souvent dit, chercher à identifier les coupables, à trouver des boucs émissaires à la crise est tentant mais ne doit pas faire oublier qu’elle est le résultat d’un processus que l'on a laissé dériver : dérégulations, privatisations à tout va, libéralisme débridé et poussé à l’excès,… C’est tout un système qui a implosé alors qu’il n’avait eu de cesse d'envoyer des signaux d'alerte et de montrer ses limites.

Et aujourd’hui, c’est en donnant à l’Europe une orientation forte de régulation et de lutte coordonnée contre un capitalisme exacerbé que l’on pourra s’octroyer les moyens d’une sortie de crise possible.

Face aux dérives des politiques ultralibérales et toujours plus inégalitaires, nos futurs représentants au Parlement européen devront s’atteler à un encadrement fort des marchés financiers et à la mise en place d’un contrôle strict au niveau global. Et dans cette affaire, il m’apparaît prioritaire d’aboutir le plus rapidement possible à une harmonisation des règles fiscales entre les différents membres de l'Union, en luttant notamment contre le dumping fiscal et en mettant fin aux paradis fiscaux.

Et un mot, s’affranchir des dérives spéculatives en remettant l’économie réelle au premier plan. Il nous faut créer les conditions d’une croissance durable et surtout porteuse d’emplois, avec des mesures de relance qui, à l’échelle européenne, joueront à la fois sur l’investissement et la consommation et créeront les conditions d’une plus grande justice sociale : extension du salaire minimum, amélioration de la directive sur les temps de travail, etc….sans oublier de dire oui à des impôts justes, calculés en fonction des capacités contributives de chacun, en mettant fin par la même occasion aux scandales français du bouclier fiscal et des diverses niches protectrices ! Telle est l’Europe dont nous avons besoin aujourd’hui…

Le 7 juin, votons pour une Europe sociale et véritablement porteuse d'emplois !

20/04/2009

Nicolas SARKOZY, le G20 et la « refondation du capitalisme »…

g20.jpgUne polémique médiatique vient d’être déclenchée en France suite à un article du journal LIBERATION sur les propos de Nicolas SARKOZY devant un groupe de parlementaires le mercredi 15 avril 2009.
Quand on connaît le style « m’as-tu vu » du Président, on ne peut à l’évidence être surpris de la teneur des propos rapportés par le quotidien d’opposition. Rien dans l’article de LIBERATION ne peut conduire à penser qu’on serait dans l’excès ou la caricature des propos et de leur auteur (coutumier de ce genre de déclarations abruptes…). Pourtant, à mes yeux, les sujets de fond ne doivent pas être occultés par des polémiques sur la forme !

Car à l’issue de ce déjeuner-débat en question, je me suis convaincu -après une écoute attentive du compte rendu fait par le Président de la République- que le balancier de l’Elysée, après avoir été très loin depuis quelques semaines dans le sens d’une REGULATION accrue du capitalisme, était en train de revenir à toute allure vers une approche libérale des choses et la primauté donnée au « marché » pour régler nos problèmes économiques et financiers.
Le discours « pro-actif » tenu au sujet du G20, des paradis fiscaux, des rémunérations des dirigeants, du court termisme, etc.…, peut paraitre attrayant à certains égards. Des observateurs ont d’ailleurs pu évoquer depuis l’automne 2008 le virage à gauche de SARKO « le Keynésien » !

En réalité, la question essentielle est de savoir en quoi notre président et son gouvernement manifestent aujourd’hui une volonté de mieux réglementer les marchés en dysfonctionnement, de faire prévaloir les exigences du long terme (sur celles du court terme), d’utiliser le levier fiscal pour introduire plus de justice (et non pour fabriquer des boucliers pour les plus aisés), de placer la gouvernance des banques et des grandes entreprises sous un régime plus respectueux d’éthique et d’équité des rémunérations. Il m’apparaît que sur tous ces points, la philosophie de Nicolas SARKOZY reste en définitive bien ancrée dans la rade de l’immobilisme « libéral ».
Car si l’on veut vraiment « refonder le capitalisme », c’est en s’attaquant sur le fond aux dérives inacceptables des comportements d’acteurs (traders, patrons à parachutes dorés, régulateurs et agences de notation complices…) qu’on aura quelques chances de mieux se prémunir contre la succession annoncée de crises de plus en plus dévastatrices…
On nous dit souvent : « Mais la France seule ne peut rien ! Nous sommes dans une économie mondialisée…, …, On est bien obligé de payer ses dirigeants selon les usages mondiaux du capitalisme… »

Si l’on s’en tient à ce discours, on serait conduit à admettre que sans les parachutes dorés et stock options, les grandes entreprises installées en France, ne trouveraient plus de patrons pour les diriger!
Triste conception défaitiste…
D’autant que ce sont les mêmes qui, il y a peu, nous ont abreuvés de discours sur le « patriotisme économique » !
On est encore bien loin d’une véritable « refondation du capitalisme » !... Il y a vraiment très loin de la parole "sarkozyste" aux actes !

Des finances publiques malmenées...

428-24-XL.jpgJe suis intervenu en séance le 31 mars, lors du débat sur le projet de loi de finances rectificative, pour dénoncer les choix budgétaires et fiscaux du gouvernement. J’ai rappelé qu’en réalité la baisse des prélèvements n’est qu’un tour de passe-passe car si la droite a effectivement réduit l’impôt sur le revenu de ses clientèles électorales, elle en a transféré le coût sur les classes moyennes.

Ainsi, de 2002 à 2007, les prélèvements pesant sur les foyers dont les revenus étaient compris entre 15 et 20 fois le SMIC, ont profité en moyenne d’une baisse d’imposition comprise entre 3000 et 12 000 euros par an ! Quant au bouclier fiscal, ce sont 834 contribuables disposant d’un patrimoine équivalent à 15 millions d’euros qui ont reçu en 2008 un chèque moyen de l’Etat d’un montant de 368 000 euros.

Les abandons de recettes consenties par l’Etat se sont aussi durement fait ressentir dans les collectivités. En plus des transferts de compétences non compensés, la baisse des dotations a contraint les élus locaux – toutes tendances confondues – à accroître les impôts locaux forcément plus injustes car proportionnels et non progressifs.

Outre la dégradation du service public et l’accroissement de la dette, la baisse des dépenses publiques a eu un autre effet pervers puisque ce que les Français payent en moins sur la feuille d’impôt, ils le retrouvent en plus cher en tant qu’usager (notamment dans le domaine de la santé).

J’ai souligné que cette politique qui a conduit nos finances publiques dans le rouge avec des bénéfices inexistants sur la croissance ne date pas de 2007, elle a commencé dès 2002…

Je vous invite à lire l’intégralité de mon intervention sur le site du Sénat ici.

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