02/02/2016
Primaires américaines : Bernie SANDERS crée la surprise
A l'ouverture ce jour des élections primaires américaines, on ne peut qu'être surpris de voir la candidature démocrate de Hillary CLINTON quelque peu bousculée par la montée en puissance de Bernie SANDERS, 74 ans. Considéré comme le seul sénateur "socialiste" ou "social démocrate" du Congrès, Bernie SANDERS rencontre un franc succès notamment auprès des jeunes américains, lors de chacun de ses meetings préélectoraux, et les réseaux sociaux s'enflamment en sa faveur.
Son positionnement politique est pour le moins atypique sur l'échiquier américain et il ne cache pas, contrairement à Hillary, son aversion pour Wall Street et les puissances d'argent. Ses préconisations majeures font écho à certaines des options politiques habituelles des socio-démocrates européens :
- - sécurité sociale pour tous,
- - préserver le pouvoir d'achat des travailleurs modestes,
- - favoriser les libertés individuelles,
- - porter une attention accrue aux questions environnementales et climatiques,
- - se soucier d'un équilibrage équitable des traités de libre-échange,
- - réduire l'influence politique de Wall Street et des financiers sans scrupules, etc...
Pourquoi le discours de Bernie SANDERS est-il aujourd'hui si écouté outre-Atlantique ? A vrai dire, ce discours n'est pas si nouveau de la part de quelqu'un qui luttait déjà il y a près de 50 ans contre la guerre du Vietnam et qui a, depuis toutes ces années, manifesté une ligne politique progressiste et axée sur la solidarité de manière constante.
La question est donc surtout de savoir pourquoi une telle option politique axée sur davantage de solidarité est aujourd'hui écoutée avec plus d'attention à l'amorce de cette campagne des primaires aux USA et alors que les chantres d'un populisme inquiétant s'activent avec succès dans le camp d'en face des "Républicains".
La réponse à cela n'est pas rassurante. Car aux USA, comme dans de nombreux autres pays, le peuple vit mal le mouvement sans précédent de concentration des richesses aux mains des plus fortunés. "Accepterons nous une Économie où seuls quelques uns d'entre nous s'en sortent de manière spectaculaire ?", s'est lui-même interrogé Barack OBAMA dans une déclaration récente.
Les maux du pays sont connus : concentration accrue des richesses, perte de pouvoir d'achat des ouvriers, endettement accru des ménages et des étudiants, etc....
Dans ce contexte, en mettant en avant la nécessité d'une plus grande solidarité, Bernie SANDERS véhicule un message qui fait largement écho aux angoisses quotidiennes d'un nombre croissant d'américains.
On peut imaginer que dans le monde politique impitoyable des USA, la stratégie "anti-lobbies" et "anti-establishment" de Bernie SANDERS a peu de chance de conduire au succès final dans cette confrontation sans merci.
Mais il est pour autant rassurant de voir que la social-démocratie de type européen constitue une référence politique à même d'offrir une option autrement préférable à ce déferlement de populismes de toutes sortes.
Mai 2013 : Au Capitole à WASHINGTON, rencontre de la délégation du bureau de la Commission des Finances du Sénat français (sur la photo : P. MARINI, M. ANDRE, M. BEAUFILS et F. MARC Rapporteur général avec Bernie SANDERS, Sénateur du Vermont).
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