13/04/2011
Arrogants les chinois ?
Dans un essai très pertinent publié en février 2011, Erik IZRAELEWICZ s’interroge sur « l’arrogance chinoise » (Grasset). Selon l’auteur, tout indique aujourd’hui qu’après avoir durant 2 ou 3 décennies tout appris de l’occident, les chinois ont pris conscience de leur réel pouvoir et que leur affirmation identitaire croissante les amène aujourd’hui à traiter par le mépris les acteurs économiques et politiques du monde occidental. L’analyse se nourrit de nombreux exemples concrets d’entreprises américaines ou européennes « conquérantes » qui ont dû ces dernières années baisser pavillon devant les stratégies dominatrices des firmes chinoises. L’exemple de la société DANONE est à cet égard très illustratif.
Et ce que l’on peut dire des entreprises vaut pour les Etats, le G20, l’OMC, etc.…
La Chine ambitionne pour demain la première place dans tous les domaines : économie, recherche, enseignement supérieur, compétitions sportives mais aussi équipements militaires…
Jusqu’où mènera cette volonté de leadership mondial ? Comme dirait l’autre : « C’est une bonne question et je vous remercie de l’avoir posée ! »
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19/10/2010
Retraites : La pénibilité mérite mieux !
En France, l'INSEE a clairement démontré que l'espérance de vie des travailleurs manuels est inférieure d'au moins sept années à celle des cadres. C’est dire si nous sommes égaux face au vieillissement ! Le projet de réforme des retraites actuellement discussion au sénat devrait être l’occasion d’en tirer les conséquences. Mais la manière de légiférer sur la pénibilité qu’a choisie le Gouvernement laisse plus que perplexe...
Cette question pouvait en effet faire l'objet de deux approches différentes. Reprenant à son compte les conclusions du rapport de Jean-Frédéric Poisson, le Gouvernement a décidé de privilégier une approche aux antipodes de l'égalité républicaine, qui ne satisfait ni les organisations syndicales ni les Français.
Exemple édifiant
Le cas particulier des troubles musculo-squelettiques, les TMS, véritable « mal breton », illustre le manque de considération gouvernemental pour certaines catégories de salariés. Les TMS se concentrent majoritairement dans les secteurs agricole et agroalimentaire, qui emploient, en Bretagne, 68 000 salariés. Or, dans notre région, les TMS représentent 90 % des maladies professionnelles. Les 3 300 cas qui y sont déclarés chaque année représentent 10 % du total national. Ce problème touche de la même manière les salariés des entreprises agricoles relevant de la Mutualité sociale agricole : plus de 40 % des TMS sont développés dans le secteur agroalimentaire, alors que celui-ci représente entre 15 % et 20 % de l'emploi salarié. En 2007, pour 10 millions d'heures travaillées, les salariés des abattoirs totalisaient un taux de fréquence treize fois supérieur à la moyenne des TMS habituellement observés, ce qui illustre encore un peu plus les inégalités et les problèmes de santé majeurs rencontrés avec un certain nombre de tâches répétitives. La question de la santé au travail et celle de l'espérance de vie précisément sont insuffisamment prises en considération.
C’est en ce sens que je suis intervenu au Sénat, samedi dernier.
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20/09/2010
La solidarité, un investissement de long terme
Les conséquences sociales et humaines de la crise économique ajoutées à celles de la crise de l’endettement public préoccupent au plus haut point les associations chargées de la mise en œuvre des principes de la solidarité. Elles constatent sur le terrain la montée des périls humains et sociaux. A ces crises notre société répond plus que jamais par le repli sur soi. Par ailleurs, les politiques sociales paraissent toujours davantage subordonnées aux seuls objectifs économiques et, maintenant, aux seuls objectifs financiers. Ce sont, inévitablement, les plus fragiles qui vont, les premiers, faire les frais de cette décadence de la solidarité (personnes handicapées, malades, personnes âgées, personnes en situation d’exclusion sociale et professionnelle…).
Ce sont des droits fondamentaux de la personne qui disparaissent (droit à la santé, droit au travail, droit à une vie décente…). Aujourd’hui, nos associations, qui s’efforcent de maintenir le lien social dans cette période troublée, sont mises en cause dans leurs missions, comme parfois dans leur existence, par de multiples décisions désordonnées de réduction des financements publics. Qu’elles émanent de l’État, des collectivités locales, ou encore des organismes de sécurité sociale, les décisions, auxquelles s’ajoutent des réformes financières lourdes de conséquences, comme celle de la tarification des Établissements sanitaires et médico-sociaux, ne paraissent guidées par aucune cohérence, ni aucune autre logique d’ensemble que la réalisation d’économies. Ainsi la solidarité devient actuellement la variable d’ajustement des politiques publiques.
Cette solidarité, base de notre protection sociale, valeur fondamentale du pacte républicain, doit être défendue. Elle est à la fois une nécessité immédiate, économique et humaine, et un investissement de long terme. Nous, associations de solidarité qui représentons des millions de personnes (adhérents, bénévoles usagers, salariés de nos services et établissements), nous estimons qu’il est, plus que jamais, temps de reposer les bases d’une société dans laquelle la solidarité est partagée par tous. Nous lançons donc un appel citoyen pour un avenir solidaire et une société activement respectueuse des droits fondamentaux de chacun.
Et l’avenir commence aujourd’hui ! Signer l’appel citoyen !
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08/09/2010
"Réformes : pas de justice sociale sans équité entre les générations"
J'ai lu avec grand intérêt cette tribune de Najat Vallaud-Belkacem et Bruno Palier - publiée simultanément dans Le Monde d'hier et par Terra Nova - , dont je partage entièrement l'analyse.
En effet, outre son injustice sociale, la réforme des retraites proposée par le gouvernement comporte aussi une injustice du point de vue de l'équité intergénérationnelle : ce sont les jeunes générations qui vont financer le "trou" du système de retraite !
Mais ce phénomène n'est pas nouveau : les auteurs relèvent avec justesse que toutes les grandes politiques publiques sacrifient en réalité les jeunes générations, qui servent de variable d'ajustement aux diverses crises rencontrées par notre pays.
Nous devons au contraire miser sur notre jeunesse et nos générations futures, pour les aider à devenir les forces vives de demain !
Vous pouvez retrouver la tribune ici :
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06/09/2010
Egalité des chances, pour une société plus égalitaire et moins cruelle…
Pour parvenir à l’égalité réelle, le volontarisme politique doit viser « l’égalité des places » ; c’est le message de l’essai du sociologue François DUBET, Les places et les chances. Repenser la justice sociale.
Selon l’ouvrage, le cœur de notre vision de la justice doit être porté par un resserrement de l’éventail des conditions sociales. « Pour le dire en un mot, il s’agit moins de promettre aux enfants d’ouvriers qu’ils auront autant de chances de devenir cadres que les enfants de cadres eux-mêmes, que de réduire l’écart des conditions de vie et de travail entre les ouvriers et les cadres ».
« L’égalité des places » n’est pas contradictoire avec la mise en avant de l’autonomie des individus, mais elle a l’avantage d’« engendrer une société moins cruelle que l’égalité des chances ». Car derrière la vison « angélique » de l’égalité des chances, se cache un inéluctable creusement des inégalités. Pour défendre cet idéal et répondre à ce besoin d’égalité, la volonté réformiste doit mieux s’affirmer. On l’avait un peu trop oublié ces derniers temps.
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12/07/2010
Affaire BETTENCOURT - WOERTH : rien de nouveau !
Les médias annoncent ce lundi 12 juillet 2010 qu’un rapport de l’IGF disculpe l’ancien Ministre du Budget WOERTH concernant le dossier fiscal de Madame BETTENCOURT.
A vrai dire, nul n’est surpris de voir ce type de communication gouvernementale s’afficher aujourd’hui et nul n’est non plus surpris que la réponse soit négative s’agissant d’une investigation engagée à la demande du gouvernement. Il va de soi que quand un Ministre pose la question à une administration d'Etat, il connaît à l'avance la réponse !
Reste bien sûr la question essentielle qui est celle de l’interpénétration des milieux économiques et financiers et des cercles dirigeants du pouvoir actuellement en place à PARIS. Incontestablement rien n’a bougé sur ce terrain et les inquiétudes que l’on peut formuler sur le manque d’impartialité restent totalement d’actualité. Pourquoi le Gouvernement se refuse-t-il à tout prix à supprimer le bouclier fiscal ? Poser la question, c’est donner implicitement la réponse tant la politique SARKOZY apparaît aujourd'hui être une politique de classe...
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31/05/2010
La télé-poubelle nous tire vers le bas
La présentatrice vedette du journal télévisé italien vient de démissionner en évoquant la descente aux enfers de la télévision-poubelle.
Maria Luisa Busi était en activité depuis 18 ans et en a vraiment marre de :
- la perte d'indépendance des journalistes et présentateurs et de la mainmise du système Berlusconi sur toute la télévision italienne ;
-la médiocrité voire la complaisance coupable en ce qui concerne les sujets qu'on demande aujourd'hui de traiter à l'antenne.
Ce comportement courageux d'une journaliste qui s'honore par cet acte de démission et d'introduction d'un débat public sur la télévision mérite notre attention. En effet, la télévision offre aujourd'hui un bien triste spectacle en ce qui concerne le contenu de très nombreuses émissions people mais aussi en ce qui concerne le manque d'objectivité avéré quant au traitement de l'information. On ne peut manquer de comparer utilement le système italien et le système français à cet égard.
Incontestablement, une vraie révolution doit être envisagée pour que nous puissions un jour disposer d'une télévision de qualité et suffisamment objective pour une véritable information de tous nos concitoyens.
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25/05/2010
L’international, une donnée indispensable qui tire vers le haut
Avec l’accentuation de la crise économique et son cortège de mauvaises nouvelles, la tentation est grande pour certains de se laisser posséder par les démons du protectionnisme et du repli sur soi à l’abri de frontières nationales…
N’oublions pas que pourtant que l’internationalisation croissante présente plus de bienfaits et d’évolutions positives que ce type de régression vers le monde du passé. Parmi les avantages intéressants pour le bon fonctionnement de nos entreprises et de nos industries figurent par exemple le développement de l’exportation de nos produits agricoles bretons mais aussi l’apport des capitaux étrangers…
C’est ce que pointe un article récent du Progrès relatif aux étrangers qui « investissent en Bretagne ». Malgré la crise, les investissements étrangers ont augmenté en Bretagne en 2009 : 16 projets dont 6 dans le Finistère, ce qui représente pour notre département 278 emplois créés ou maintenus, essentiellement dans la tertiaire… Au total la Bretagne compte plus de 400 entreprises à capitaux étrangers pur un total de plus de 30 000 emplois.
Ces chiffres sont à rapprocher des facteurs d’attractivité du territoire. Il est évident que les entreprises choisissent leur lieu d’implantation selon le niveau de dotation du territoire en centres de formation, desserte ferroviaire et routière, services publics,…
Dans le cadre de la régulation économique et financière européenne (eurogroupe), c’est bien naturellement l’harmonisation qui doit être recherchée. Mais la libre circulation des capitaux et des marchandises reste le levier d’un développement économique et social vers le haut.
Ne perdons pas de vue l’exigence de progrès, d’ouverture et de solidarité…
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16/04/2010
Penser et panser la crise…
Si la crise grecque semble en partie résolue, il n’en reste pas moins que les leçons doivent être tirées, et rapidement. Tel est d’ailleurs l’un des objectifs d’une meilleure gouvernance économique et financière européenne qui me tient à coeur.
Les mécanismes permettant d'éviter la répétition d'une telle crise doivent en effet être identifiés. Certains économistes américains ont commencé semble-t-il à intégrer, dans leurs manuels de sciences éco., l’analyse des dérapages de la finances.
Un article récent paru dans The Economist évoque d'ailleurs cette nouvelle tendance. Je me réjouis que la pensée économique dominante révise enfin ses théories pour coller au plus près de la réalité du marché.
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23/02/2010
Des cormorans affamés.
Lors de l’assemblée générale de l’Association Agréée de Pêche de l’Elorn, l’AAPPMA, il a été fait état de l’augmentation sensible des cormorans venant pécher la truite dans nos rivières intérieures, nos étangs et nos lacs. L’Elorn est, on le sait, relativement poissonneuse et celle-ci attire de plus en plus de cormorans. Pourtant cet oiseau est sensé être un oiseau de mer. Alors pourquoi vient-il croquer aujourd’hui, avec assiduité les poissons d’eau douce ?
La raison en semble-t-il toute simple : ça tient à la surpêche intensive pratiquée dans la Manche et l’Océan Atlantique et qui entraîne le prélèvement d’une grosse quantité de ce qu’on appelle les « poissons fourrages » et qui servent à conditionner des farines pour l’alimentation des saumons d’élevages. De plus en plus privés de « nourritures salées », les cormorans se rabattent sur la nourriture d’eau douce. C’est donc un révélateur d’un déséquilibre écologique croissant et on ne peut que s’inquiéter de cette intensification de la pêche aux poissons fourrages au large de la Bretagne et dans la Manche et ceci de la part de navires danois en particulier…
Le traditionnel slogan de l’AAPPMA de l’Elorn était dans les années 80 : « Si le poisson meurt, l’homme est menacé ». On pourrait utilement le compléter aujourd’hui par : « si le cormoran a faim, la mer est menacée ».
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