04/05/2010
Aides PAC : Stopper avec cette répartition injuste !
La liste des bénéficiaires des aides PAC pour 2009 vient d'être publiée.
Les principaux bénéficiaires de la PAC sont les 469 704 agriculteurs qui ont perçu 9,8 milliards d’euros. Un chiffre globalement important mais une répartition très inégale puisque 10,7% des agriculteurs ont reçu 40% des aides !
A cause des cette logique perverse de la PAC, les plus grandes exploitations aux terres les plus fertiles reçoivent le plus de soutiens publics. En plus d'aider les plus riches et les plus grosses entreprises à racheter leurs voisins, ces soutiens et subventions, qui se cristallisent dans le foncier et les droits à produire, créent une barrière à l'entrée : jeunes et nouveaux arrivants doivent acheter ces actifs et démarrent lourdement endettés.
En 2008, pour mémoire, le système avait même attribué 1 583 120 euros d'aides directes au prince Hans Adam II de Liechtenstein et 253 987 euros au prince de Monaco ! La réforme de la PAC devra pour le moins viser à neutraliser ce mécanisme insensé et totalement injuste.
Si l’on veut réconcilier l’opinion publique avec son agriculture, c’est une exigence de fond à satisfaire au plus vite.
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03/06/2009
Crise laitière : quels enseignements en tirer ?
Depuis plusieurs semaines que la crise laitière secoue le monde agricole, il est indéniable que la responsabilité de la droite est engagée puisque la baisse des prix prend ses racines dans la dérégulation du marché soutenue par les choix du gouvernement et de la commission européenne.
La volonté d'abroger les quotas laitiers aura de lourdes conséquences alors que les économistes s'accordent à dire qu'une hausse de la production laitière de 1% entraîne une baisse des prix d'au moins 10%. Quant aux accords interprofessionnels destinés à établir un tarif d'achat minimum, ils sont considérés comme des ententes illicites au regard des règles européennes de la concurrence, d'où leurs remises en cause par la DGCCRF. La PAC est également dans le collimateur des libéraux qui veulent la démanteler. Certes, il n'est plus possible de continuer à consacrer 45% du budget de l'Union européenne à cette seule politique alors que l'Europe doit aussi investir dans des secteurs de la recherche, de l'innovation et des grandes infrastructures. Doit-on pour autant sacrifier les agriculteurs européens sur l'autel de l'OMC et de sa volonté d'instaurer le libre-échange partout et à n'importe quel prix ? Certainement pas.
Cerise sur le gâteau, la loi de modernisation de l'économie du (dite « LME ») est une véritable catastrophe sur le plan des négociations commerciales puisqu'elle laisse les fournisseurs et les distributeurs face à face, oubliant les producteurs. En effet, au prétexte d'abolir les marges arrières qui gonflaient artificiellement les prix, l'interdiction des pratiques discriminatoires instaurée à la Libération a été supprimée et la libre négociabilité des prix sacralisée. Auparavant, toute modification tarifaire devait s'accompagner d'une contrepartie réelle et proportionnée. Ce n'est plus le cas, ce qui permet aux opérateurs de la grande distribution de demander à leurs fournisseurs de renégocier les tarifs - en général à la baisse - à chaque fois que leurs intérêts le commande.
L'objectif clairement affiché par le gouvernement était d'accroître la concurrence pour faire baisser les prix dans un contexte de pouvoir d'achat en berne. Mais il y a des secteurs d'activité où la seule recherche du bas coût pour le consommateur ne peut suffire à fonder une politique. C'est bien évidemment le cas de l'agriculture derrière laquelle se tiennent des impératifs environnementaux, d'aménagement du territoire, d'emplois en zone rurale, de sécurité et de qualité alimentaire.
C'est que les agriculteurs sont face à un paradoxe : consommateurs nous attendons d'eux qu'ils produisent beaucoup pour pas cher, citoyens, nous voulons qu'ils protègent l'environnement et entretiennent les territoires. A quelques jours de l'élection européenne, il est temps de s'interroger sur le modèle d'agriculture que nous voulons pour déterminer les orientations d'une nouvelle politique agricole garantissant aux exploitants un revenu digne et conformes aux attentes que la société nourrit à leurs égards.
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