Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/06/2015

Quand Philippe VAL dénonce certaines dérives des médias

françois marc, philippe val, malaise dnas l'inculture, sociologisme, médiasL'ouvrage « Malaise dans l'inculture » (Grasset, avril 2015) ne manque pas d'intérêt. L'auteur est loin d'être un inconnu puisqu'il a été cofondateur de Charlie Hebdo avant d'être nommé plus tard Directeur de la radio publique « France Inter ».

Connu pour son franc parler, Philippe VAL développe dans son livre une analyse sans concession sur la dérive actuelle des médias et de certaines pratiques journalistiques. Sa critique du « sociologisme » s'avère très violente et la gauche « bien pensante » en prend pour son grade ! Pas sûr toutefois que si le monde médiatique a aujourd'hui le nez dans le ruisseau ce soit uniquement la faute à Jean Jacques ROUSSEAU comme la thèse de Philippe Val tend à le faire admettre...

Mais on peut reconnaître à l'auteur qui se revendique « homme de gauche progressiste » - et sans qu'on soit pour autant d'accord avec ses propos - une réelle capacité à mettre les pieds dans le plat !

Extraits choisis :

« Le sociologisme est au monde intellectuel contemporain ce que la pierre philosophale était aux alchimistes du Moyen Age : elle résolvait tous les problèmes, conférait l'immortalité et transformait le plomb en or.... Elle était exactement le fantasme d'une panacée politique, scientifique et économique. Comme le sociologisme d'aujourd'hui » (p32)

« Dans la philosophie sociologiste, c'est toujours la grille rousseauiste et protomarxiste qui est à l’œuvre : le peuple est supposé être victime d'individus savants, décadents, cyniques, promoteurs d'une culture et d'un art bourgeois qui pervertissent et ramollissent la communauté. Il s sont les dominants. Ils sont coupables, les dominés sont naturellement innocents, donc toutes les formes de révoltes sont légitimes. » (p150)

« A différentes époques de l'histoire, quand la cohésion est fragile, quand les liens sociaux s'effilochent, quand la peur et la haine dominent dans la société, on voit s'épanouir ce journalisme messianique qui accuse les personnalités ou des groupes humains d'être les vampires du monde. » (p217)

« Les « bonnes causes », celles qui bénéficient automatiquement du « prêt à moraliser » sont assez diverses mais elles servent avant tout à discréditer « le pouvoir », qui est toujours vilain, la gauche, qui n'est jamais assez de gauche et qui n'est plus la vraie gauche et la droite toujours fasciste. » (p222)

« Le « bon client » des médias est un professionnel de la déploration. » (p181)

« Le ricanement a remplacé la culture : il suffit de regarder une émission d'infotainment pour constater en cinq minutes que le signe de notre temps est bel et bien le remplacement de la culture par le ricanement. L'inculture est devenue un code d'appartenance à cette nouvelle tribu festive de l'info-divertissement télévisuel. » (p261)