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09/12/2010

Un jeune homme bien sous tous rapports

hedge funds 3.jpgSon nom ne vous est certainement pas connu…

Sachez simplement qu’il est diplômé de l’ESSEC et major de sa promotion de l’ENA. Il a à cet égard pu bénéficier gracieusement dans cette grande école de la République des meilleurs enseignements dispensés à des élèves triés sur le volet destinés à devenir l’élite irréprochable de la Haute administration française (le coût pour les contribuables français est de 90 000 € pour les 27 mois de formation d’un énarque…).

Mais sa passion aujourd’hui n’est plus la gouvernance publique… sa passion se porte sur les « hedge funds »… Le journal Les Echos trace le portrait de cet « énarque spéculateur » (comme de nombreux autres gérants de fonds).

On aura noté au passage, qu’en ce début décembre 2010, « l’industries des hedge funds tourne à plein régime. Le total des actifs gérés atteint 1 800 milliards de dollars ».

Oublié donc « Lehman Brothers » ! Oublié l’implication évidente des « hedge funds » dans le déclenchement et l’amplification d’une crise financière sans précédent qui a conduit depuis 2008, les Autorités publiques mondiales à injecter 5 000 milliards de dollars pour éviter la chute catastrophique du système financier mondial.

Mais attention, l’appellation « hedge funds » étant aujourd’hui très connotée (négativement !), les jeunes loups de la finance spéculative demandent à ce qu’on parle dorénavant « d’alternatif décorellé ». Cela fait plus clean !

Mais à vrai dire, il s’agit toujours pour ces as de la spéculation, de tirer une rentabilité annuelle de 8 ou 10% là où l’économie réelle ne génère qu’un enrichissement global (taux de croissance annuel) de l’ordre de 2%.

Le but est donc bien de « presser au maximum le citron » de la finance avec comme conséquence inéluctable, l’appauvrissement des masses et l’assèchement progressif de l’économie réelle.

Mais le plus inquiétant dans tout cela, est de prendre connaissance par notre « énarque spéculateur » de l’interpénétration aujourd’hui constatée entre sphère de la décision ministérielle et de la gouvernance publique d’une part et monde de la finance spéculative d’autre part…

Car entre deux séquences de carrière dans les « hedge funds », notre homme a passé trois ans au cabinet du Premier Ministre français de 2005 à 2007 ! Et il avoue lui-même tirer parti dans son job actuel de son expérience de conseiller ministériel (et sans nul doute de son réseau) !

L’un de ses collègues spéculateur en « hedge funds » qui vient lui aussi de créer il y a un an une société dite « de gestion », se félicite quant à lui d’avoir fait partie du cabinet de Jean François COPE à l’époque où celui-ci était ministre du budget !

A vrai dire, avec l’ère Sarkozy, l’exemple de pantouflage vient de haut. Car on ne compte plus les anciens ministres qui ont aujourd’hui trouvé le bon filon pour rentabiliser leur copieux carnet d’adresse et leur connaissance des arcanes publiques.

Drôle de mélange de genres…

Inquiétante dérive à vrai dire…

Est-il acceptable que les meilleurs élèves de l’ENA deviennent demain de voraces spéculateurs shootés aux « hedge funds » ?

Ma réponse est non !

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