29/03/2011
Cantonales 2011 : La décentralisation en danger
Les élections cantonales 2011 n’ont pas été bien fameuses pour les partis soutenant Nicolas SARKOZY. Pour autant, le gouvernement pourra tirer argument des résultats, tout particulièrement de l’abstention pour légitimer sa volonté de réforme territoriale. Chacun sait que la fameuse réforme territoriale initiée en 2009, a vocation à terme à supprimer les Départements. Dans l’immédiat, il s’agit de supprimer les conseillers généraux en 2014 en créant le « conseiller territorial ». Mais au bout de quelques années, il est vraisemblable que les Départements ne disposeront plus que d’une administration « secondaire » au service de l’administration régionale et davantage dépendante du Préfet.
Si les électeurs boudent le scrutin cantonal, CQFD ! Car c’est bien le Département qui est visé l’on pourra légitimement le supprimer.
Mais ne nous trompons pas, si cette réforme territoriale est appliquée, c’est bien l’esprit de la décentralisation de 1981/1982 qui est remis en question. On voulait à l’époque apporter le pouvoir au plus près du citoyen. On voulait à l’époque enlever la tutelle du Préfet sur le Président du Conseil général et de la même façon, libérer le Maire des injonctions du Sous-préfet. Il s’agissait de donner de la responsabilité aux élus locaux. Ceci a nécessité que des moyens financiers soient mis à la disposition des collectivités, ce qui a été fait par différentes réformes financières et fiscales au cours des vingt cinq dernières années.
Avec SARKOZY et son administration parisienne centralisée on voit bien qu’il a aujourd’hui volonté très nette de recentralisation, de réduire les moyens d’action pour les élus de proximité, de permettre à nouveau à PARIS et son administration centrale de tirer toutes les ficelles.
La faible participation des cantonales peut faire craindre que ce scenario centralisé voulu par la haute administration parisienne soit conduit à son terme et aboutisse donc un jour ou l’autre à la suppression pure et simple des Départements.
Pas sûr qu’un tel éloignement du pouvoir de décision des citoyens et des territoires départementaux soit source de réconciliation des électeurs avec la politique. Bien au contraire !
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