03/05/2012
Pesticides : danger ?
Une mission commune d'information a engagé ces dernières semaines au sénat un certain nombre d’auditions afin d’étudier l’impact des pesticides sur la santé et l'environnement.
Les travaux de cette mission ont trouvé un dramatique écho à l’occasion de la diffusion du documentaire d’Eric Guéret consacré aux ravages des pesticides sur la santé des agriculteurs, intitulé La mort est dans le pré. On y découvre le témoignage de centaines d'agriculteurs, victimes des produits phytosanitaires qu’ils ont utilisés des années durant. Atteints aujourd’hui de maladies mortelles, ces agricultures sont les grands perdants d’un système dans lequel des multinationales de produits chimiques ont fait beaucoup de profit.
Ces agriculteurs ont bien été piégés par un système qui les dépasse. L’utilisation intensive de la chimie, à un moment donné, a révolutionné leur métier, tant du point des gains de productivité que du confort dans le travail. En l’espace de deux générations, les méthodes traditionnelles de l’agronomie ont été abandonnées. Aujourd’hui, ces agriculteurs, en contact constant avec ces substances hautement toxiques, sont les irrémédiables victimes des méthodes de production encouragées par les multinationales dont ils dépendent.
La mission a d’ores et déjà relevé que dans ce rapport de force déséquilibré, la réponse judiciaire reste centrée en France sur l'indemnisation. En Italie, la notion de « désastre » est davantage privilégiée : l'action ou l'absence d'action, au plus haut niveau d'une multinationale, permet d’identifier et de condamner les responsables en amont. Les pesticides sont bel et bien un problème de santé publique et raisonner en termes de négociation ne suffit plus. Car aujourd’hui tout le monde sait que les industriels pèsent dans l'adoption des réglementations et financent une grande partie de la recherche.
De mon point de vue, cette mission d’information doit permettre d’éclairer les vraies responsabilités. Car les victimes du système, ce sont malheureusement les agriculteurs, qui face aux contraintes liées au retour à un modèle plus équilibré, sont nombreux à être tentés de baisser les bras.
Il y en va pourtant de leur propre santé.
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