Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

16/01/2014

Bitcoin : un objet mal identifié, porteur d’opportunités et de risques


françois marc,bitcoinCliquer sur l'image pour voir la vidéo de l'audition de la Commission des finances du 15 janvier 2014

Très pédagogique, l’audition qui s’est tenue hier en Commission des finances sur les enjeux liés au développement des monnaies virtuelles nous a donné l’occasion d’aborder de manière approfondie le phénomène « Bitcoin », cette « monnaie électronique alternative » au succès grandissant.

Caché derrière un pseudonyme, le véritable créateur du bitcoin reste inconnu. Il s’agit assurément d’un informaticien très doué. Les bitcoins ont la particularité d’échapper aux règles monétaires classiques : leur émission est gérée par un algorithme, programmé pour générer régulièrement et à un rythme décroissant des bitcoins, jusqu’à un montant défini à l’avance.

Qu’est-ce que le bitcoin réellement ?

Il n’a pas de statut juridique et, selon la Banque de France, il ne s’agit pas d’une monnaie au sens habituel du terme. Et pourtant, le phénomène existe et s’impose à nous. Les autorités restent dubitatives sur la manière d’appréhender l’objet « bitcoin ».

Il faut dire que les « monnaies virtuelles » présentent un double visage :

  1. Premièrement, du fait notamment de l’absence d’intermédiaires ou « tiers de confiance », elles présentent des coûts de transaction très faibles. Elles sont ainsi susceptibles de faciliter les échanges et révolutionnent les moyens de paiement sur Internet. Elles sont porteuses d’une dynamique d’avenir. On se souvient d’ailleurs que, par le passé, les moyens de paiement innovants ont toujours été accueillis avec scepticisme, comme ce fut le cas avec l’arrivée des cartes bancaires.
  2. Deuxièmement, l’anonymat des détenteurs de bitcoins réduit les moyens de contrôle et peut malheureusement favoriser le blanchiment d’argent et le financement d’activités illégales. A cet égard, la direction des Douanes a indiqué avoir utilisé des bitcoins pour identifier puis interpeller un revendeur de stupéfiants fin décembre. Compte tenu de la progression limitée et déterminée à l’avance du nombre de bitcoins en circulation, la valeur du bitcoin augmente de manière importante et avec une forte volatilité, ce qui en fait un support spéculatif potentiellement risqué.

Cette audition a permis de souligner l’utilité de prendre en compte et de mieux contrôler ce phénomène émergent, non pas en l’interdisant, mais en instaurant une régulation, qui contribuerait à la fois à sa sécurité juridique et à une prise en compte fiscale de cet objet encore mal identifié.

Un beau chantier pour l’Europe ?

Accéder au compte rendu de cette audition.

Commentaires

C'est déroutant que, dans le même paragraphe, vous prétendez que le bitcoin est anonyme tout en citant un exemple où cet anonymat a justement été cassé.

Écrit par : Stéphane Bortzmeyer | 16/01/2014

La conclusion (« il faut une régulation ») ne me parait pas découler du reste de l'article. Vous ne citez pas de problèmes précis qu'une régulation pourrait résoudre. Déclarer uniquement « il faut une régulation » sans préciser quel genre de régulation, et portant sur quels points, fait un peu « dans le doute, il faut réguler ». Pourquoi ne pas avoir conclu plutôt qu'il fallait continuer à étudier le phénomène ?

Écrit par : Stéphane Bortzmeyer | 16/01/2014

Bonjour,

Je vous remercie pour le commentaire que vous avez laissé.

Pour précision, il y a bien anonymat en ce sens où les autorités n'ont pas connaissance des personnes possédant des bitcoins et de celles effectuant des transactions : en effet, ces dernières sont transparentes mais ce n'est pas le cas des parties prenantes.
Il semble que les possibilités de briser cet anonymat existent mais cela suppose la mise en œuvre de moyens importants.

Dans le cas cité concernant les douanes, l'achat de bitcoins aurait permis d'effectuer une transaction avec une personne vendant des stupéfiants ; pour autant, il ne semble pas que ce soit la transaction en tant que telle qui a permis l'identification immédiate de ce dernier.

Souhaitant que ces éléments répondent à votre message.


Cordialement.

FM

Écrit par : François MARC | 17/01/2014

En ce qui concerne la régulation, les points principaux qui sont ressortis de l'exposé du trésor public sont il me semble des soucis pratiques de classification.

En effet il y a plusieurs catégories de revenus:
- Les plus values (mobilières? monétaires? autres?)
- Les revenus du minage (BIC ? BNC ?)
- Les paiements (avec la possibilité, non évoquée, d'une retenue à la source lors de l'acte d'achat pour la TVA)

Écrit par : Ludovic Blin | 19/01/2014

Les commentaires sont fermés.