16/03/2016
Planche à billets de la BCE : jusqu’où ira-ton ?
"De l’argent, des monceaux d’argent,… il est un monde où l’argent n’est pas un problème : c’est celui des banquiers centraux". C’est ainsi que le journal Le Monde du 12 mars commentait la décision de la BCE visant à densifier encore davantage sa politique de "quantitative easing" (Q.E.), lancée le 9 mars 2015.
Certains se réjouissent que "super Mario ait frappé encore plus fort que prévu" en faisant tourner la planche à billets à un régime accentué.
Mais pour quels résultats ? Là est la question délicate !
Car le bilan des interventions monétaires massives de l’année passée est assez calamiteux, tant en ce qui concerne l’inflation, que bien sûr l’irrigation des terrains économiques susceptibles de produire et d’innover.
Avec d’autres économistes, Patrick ARTUS ne manque pas de mettre en garde depuis des mois (dernier ouvrage "La folie des banques centrales – Pourquoi la prochaine crise sera pire", 2016).
Pour ma part, je ne suis pas loin de partager l’opinion de l’économiste Philippe BECHADE (Libération du 11 mars 2016) qui professe l’idée que la BCE s’évertue à mettre en œuvre "une thérapie qui ne marche pas"…
Nul ne peut ignorer que la politique monétaire mise en œuvre à grande ampleur par la BCE a un caractère expérimental hasardeux car ne reposant sur aucune théorie économique clairement identifiée. Le succès est loin d’être garanti. A l’inverse, les effets pervers inévitables peuvent avoir un impact déflagratoire très nocif, par exemple pour les épargnants modestes.
"Tout l’argent du Q.E. va-t-il dans le casino boursier ?", comme le craint Philippe BECHADE. C’est une inquiétude majeure que l’on peut nourrir aujourd’hui encore plus qu’hier, suite aux décisions récentes de la BCE.
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