01/02/2011
Crise porcine - communiqué des parlementaires socialistes bretons
Les parlementaires ont rencontré le Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche avant hier sur les réponses à apporter aux éleveurs de porcs qui traversent une crise sans précédent. S’ils partagent ses analyses sur le coût des matières premières, les questions de l’énergie et le nécessaire travail sur la qualité, ils s’étonnent que le gouvernement ne prenne aucune disposition immédiate pour que la grande distribution joue véritablement le jeu dans cette crise qui dure depuis quatre ans.
Les parlementaires bretons s’interrogent sur la volonté du gouvernement de donner une utilité aux travaux de l’Observatoire des prix et des marges, voté lors de la loi de modernisation de l’agriculture, et dont on voit aujourd’hui qu’il est inopérant dans ce contexte de crise.
Ils demandent que le gouvernement mette en place des mesures d’encadrement en direction des industriels et des distributeurs afin que les marges soient mieux réparties et qu’il y ait un vrai engagement de leur part à s’approvisionner en produits français, valorisés par un étiquetage clair pour les consommateurs.
Les parlementaires socialistes bretons : Yannick BOTREL, Jean-Luc FICHET, Marylise LEBRANCHU, Annick LE LOCH et Patricia ADAM, Maryvonne BLONDIN, Danielle BOUSQUET, Corinne ERHEL, Jean GAUBERT, Edmond HERVE, Odette HERVIAUX, Ronan KERDRAON, Virginie KLES, Gilbert LE BRIS, Jacky LE MENN, François MARC, Jean-René MARSAC, Marie-Renée OGET, Françoise Olivier-COUPEAU, Marcel ROGEMONT, Philippe TOURTELIER, Jean-Jacques URVOAS
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
19/05/2010
Loi agricole : Et de 4 !
Le Sénat a débuté hier l’examen de la 4ème loi agricole en 10 ans. La LMAP prévoit notamment l'obligation de « contrats écrits » producteurs-industriels avec mention des prix et volumes de livraisons et vise à améliorer l'organisation des filières en encourageant les producteurs à se regrouper face aux industriels et aux distributeurs et en renforçant le rôle des interprofessions.
Si ce texte se donne pour objectif d’anticiper la réforme de la PAC (2013), il ne répond pas réellement à la gravité de la crise traversée aujourd’hui par le monde agricole.
A travers les amendements que nous avons déposés, nous comptons notamment :
- Inscrire l’objectif de prix couvrant au moins les coûts de production et d’un niveau de rémunération décent (Contrat et modalité de détermination du prix) ;
- Défendre le pluralisme dans les interprofessions ;
- Améliorer les retraites agricoles.
A l’heure où près de 13% des exploitants agricoles, confrontés pour la plupart à des « difficultés financières trop lourdes », envisagent de cesser leur activité au cours des douze prochains mois (sondage Ifop), il importe de donner un message fort à la profesion en préservant des outils efficaces de régulation publique, seuls à même de garantir des revenus décents.
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
04/05/2010
Aides PAC : Stopper avec cette répartition injuste !
La liste des bénéficiaires des aides PAC pour 2009 vient d'être publiée.
Les principaux bénéficiaires de la PAC sont les 469 704 agriculteurs qui ont perçu 9,8 milliards d’euros. Un chiffre globalement important mais une répartition très inégale puisque 10,7% des agriculteurs ont reçu 40% des aides !
A cause des cette logique perverse de la PAC, les plus grandes exploitations aux terres les plus fertiles reçoivent le plus de soutiens publics. En plus d'aider les plus riches et les plus grosses entreprises à racheter leurs voisins, ces soutiens et subventions, qui se cristallisent dans le foncier et les droits à produire, créent une barrière à l'entrée : jeunes et nouveaux arrivants doivent acheter ces actifs et démarrent lourdement endettés.
En 2008, pour mémoire, le système avait même attribué 1 583 120 euros d'aides directes au prince Hans Adam II de Liechtenstein et 253 987 euros au prince de Monaco ! La réforme de la PAC devra pour le moins viser à neutraliser ce mécanisme insensé et totalement injuste.
Si l’on veut réconcilier l’opinion publique avec son agriculture, c’est une exigence de fond à satisfaire au plus vite.
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
20/04/2010
Besoins en Main-d’Œuvre 2010 : L’agriculture loin devant
86 816, c’est le nombre de postes d’ouvriers agricoles ou d’agriculteurs salariés à pourvoir en 2010, selon l’enquête de Pôle emploi intitulée "Besoins en Main-d'Oeuvre 2010.pdf".
C'est la première fois cette année que cette enquête prend en compte le secteur agricole et pour cause ! Les métiers liés à l’agriculture arrivent en tête des besoins en main d’œuvre pour 2010, devant les postes de serveurs de café, restaurants et commis.
Drôle de constat à l’heure où le Gouvernement semble vouloir faire de l’agriculture française, à travers sa loi de Modernisation de l’Agriculture et de la Pêche un segment économique restreint et concentré…
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
02/02/2010
Projet de loi de « modernisation de l'agriculture » : Attention danger…
Dans le contexte actuel de grave crise agricole et alors que le moral dans le monde agricole est au plus bas, le gouvernement présente un projet de loi de "modernisation de l'agriculture et de la pêche" prochainement en discussion au Sénat.
Texte fourre-tout, ce projet de loi entend « renouveler le pacte de confiance qui lie la nation à ses agriculteurs et à ses pêcheurs »…
Le projet du gouvernement consiste à généraliser la contractualisation, c’est-à-dire la gestion privée des volumes et des prix, sans aucune régulation publique de l’offre. Un tel système risque d'engendrer des déséquilibres accrus et de fragiliser les producteurs. La contractualisation porte en germe un lien de dépendance accru du producteur face à l’aval de la filière. En opposition avec cette logique d’intégration, il me paraît essentiel de préserver au maximum le pouvoir de décision économique des producteurs, dans le respect d'une certaine dimension collective, jusqu’à présent la force permanente de l’agriculture bretonne, fondée sur la dynamique d’un modèle social solidaire appuyé sur des coopératives, mutuelles et autres CUMA…
En remettant en cause le modèle de solidarité qui a fait la force de l’agriculture bretonne, cette loi de « modernisation de l’agriculture » me paraît un vrai recul et n'offre aucune réelle perspective à l'ensemble du monde agricole.
A l'inverse, de vraies solutions alternatives doivent être mises en place pour garantir le revenu des agriculteurs et pérenniser leur activité.
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
01/12/2009
Folie spéculative sur le marché américain des céréales
L'intérêt des spéculateurs pour les matières premières n'a cessé de s'intensifier ces dernières années compte tenu de la progression constante des cours de la plupart d'entre elles. Les fonds ne s’y sont en effet pas trompés. En 2009, ils ont investi 239 milliards de dollars sur les marchés de commodités américains, soit autant qu’en 2007. Mais la folie spéculative va forcément retomber lorsque les opérateurs vont intégrer les réalités du marché.
La chute risque d’être dure ! A plus de 5 dollars le boisseau, soit pas loin de 140 euros la tonne, très peu de lots s’achètent aujourd’hui physiquement sur les marchés.Pourtant les prix du blé et du maïs sont peu différents de ceux de 2006, alors que les stocks ont largement augmenté.
A quand l’éclatement de la bulle spéculative sur ce « marché de la faim »... ?
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |
15/10/2009
Budget 2010 de l'agriculture : quelle véritable ambition du gouvernement ?
J'ai assisté hier à la présentation du budget de l'agriculture par Bruno Le Maire, ministre en charge, devant la commission des Finances du Sénat. La présentation du ministre s'est révélée très appliquée et a permis de connaître l'énumération des quelques actions nouvelles inscrites au budget 2010.
Ce que j'ai ressenti en écoutant le ministre c'est que la démarche gouvernementale, même si elle permet de répondre aux urgences du moment, ne semble pas vraiment s'inscrire dans un dessein et une ambition pour l'agriculture française, à la hauteur des enjeux. La présentation faite par le ministre s'est révélée correspondre à une politique défensive et non pas à une volonté stratégique offensive pour l'agriculture et la pêche. Ainsi, s'agissant des crédits supplémentaires pour la crise, s'agissant des aides à la diversification et au bio ou des aides à la diversification des pêcheurs vers l'aquaculture, on sent bien que la France subit la situation et qu'il s'agit simplement de s'adapter à certaines réalités incontournables.
De la même façon, l'annonce par le ministre d'un système assurantiel pour les revenus agricoles ne peut manquer d'inquiéter. Pourquoi ? Parce que si l'on veut assurer à titre individuel les revenus, c'est qu'on accepte l'idée d'une compétition exacerbée et de résultats sans doute catastrophiques pour les uns ou les autres. J'ai indiqué au ministre que l'agriculture méritait plus qu'une telle politique défensive et qu'en l'occurrence il importait de consolider le modèle français en s'appuyant sur ses points forts, à savoir le maintien d'un grand nombre d'exploitations agricoles, la qualité de l'organisation collective du monde agricole et la capacité à répondre aux défis de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
J'ai indiqué au ministre que la démarche inscrite dans ce budget agricole, si elle comporte une prise de conscience des risques introduits par la dérégulation, reste orientée vers un système d'agriculture individualiste et de compétition entre les exploitants. Le système assurantiel est à mes yeux quelque chose d'inquiétant pour l'avenir, dès lors qu'il s'inscrit dans cette logique de compétition individuelle "jusqu'au-boutiste".
L'appel à plus de régulation ne doit pas constituer un paravent circonstanciel ou une simple clause de langage !
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | |
23/09/2009
Communiqué de presse de François MARC : "Pour une régulation ambitieuse du secteur laitier en préservant le pouvoir de décision des agriculteurs".
Auditionné au Sénat le mardi 22 septembre 2009, le ministre de l'agriculture Bruno LE MAIRE a précisé la stratégie du gouvernement pour « gagner la bataille de la régulation » sur le marché du lait.
François MARC a, à l'occasion du débat avec les sénateurs, attiré l'attention du Ministre sur la nécessité de placer cette régulation sous le signe d'un partenariat équilibré dans la filière laitière. Il ne serait en effet pas acceptable qu'au travers d'une solution fondée sur des contrats d'approvisionnement signés avec les laiteries, les producteurs laitiers se voient progressivement dépossédés de toute marge d'action par un dispositif de quasi-intégration !
La France doit proposer à l'Europe un système de régulation qui comporte, à travers des quotas ou d'autres systèmes de maitrise des quantités de lait, un mécanisme de sécurité des prix à la production.
François MARC s'est félicité que le gouvernement reconnaisse enfin que comme pour la finance mondiale, il y a lieu aujourd'hui de stopper la dérégulation libérale et de mettre en place tous les garde-fous indispensables. Mais il faut maintenant (et le plus vite possible) passer du discours aux actes...
Publié dans Agriculture/Pêche | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | |