08/04/2008
Les dérapages de nos finances publiques inquiètent l'Europe
"Au rythme où vont les choses, il faudra 27 ans (à la France) pour revenir à l'équilibre"! La déclaration fracassante du Ministre belge de l'Economie a mouvementé la réunion des 27 Ministres européens des Finances, ce week-end en Slovénie. La plupart juge en effet que le déficit français, ré-estimé à 2,5 % du PIB par le gouvernement, devrait en fait dépasser cette année la barre fatidique des 3 %... Autant dire que la confiance affichée par la Ministre de l'Economie n'a pas suffit à rassurer nos partenaires européens.
Pas plus que le groupe socialiste du Sénat au nom duquel j'interrogeais le gouvernement la semaine dernière. Le moral des Français est au plus bas niveau depuis 20 ans, nous dit l'INSEE, l'endettement ne cesse de s'aggraver et le gouvernement vient une nouvelle fois de revoir ses perspectives de croissance à la baisse… Nous détenons bientôt, après l'Italie, la lanterne rouge européenne en taux de croissance. Un tableau fort peu réjouissant, on en conviendra…
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27/03/2008
Grèves chez Dacia
Pourra-t-on encore acquérir la Logan à un prix toujours aussi compétitif ? L'importante grève du site roumain de Dacia, à laquelle le groupe Renault est en ce moment confronté pourrait, semble-t-il, remettre en cause le principe de la voiture neuve à bas coût. Pourtant, le succès de la Logan a rempli les carnets de commande du constructeur : pour acquérir une Logan neuve, il vous faudra peut-être patienter 6 mois, en fonction des options. C'est dans ce contexte que les employés roumains ont stoppé le travail et réclament une augmentation de 50 % de leur salaire. Le salaire mensuel de ces employés s'élève aujourd'hui à 300 euros environ. Une condition sine qua non, selon Renault, pour pouvoir continuer la production d'une voiture neuve à moins de 8 000 euros. Alors faudra-t-il renoncer à la voiture neuve low cost, ou bien se résigner à voir tous les pays européens, même ceux de l'Est, victimes des délocalisations que le groupe Renault a d'ores et déjà évoquées ? A mon avis, on ne saurait faire abstraction sur cette question de deux réalités importantes, l'une conjoncturelle et l'autre structurelle. La première tient aux contraintes économiques internationales du moment : le prix record du pétrole est aujourd'hui un élément dissuasif pour l'éloignement de la production de biens pondéreux. Pour le constructeur automobile, la proximité "européenne" de la Roumanie peut constituer pendant un temps un avantage non négligeable. Quant à la dominante structurelle, il s'agit bien sûr de la fuite en avant d'un capitalisme qui a recours aux délocalisations en cascade comme processus de préservation de la fièvre consommatrice de l'Occident. Beaucoup s'interrogent aujourd'hui sur les étapes suivantes de ce processus : qu'y a-t-il au bout du parcours ? Le bien de l'humanité ? Cela reste à démontrer…
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08/02/2008
La spéculation sinon rien !
L'affaire "Société générale" a fait grand bruit, mais quinze jours après son déclenchement, une sorte de banalisation s'établit. Au fond, qu'est-ce que c'est qu'aujourd'hui 4 500 000 000 d'euros ? Car dans cette culture de la spéculation qui imprègne de plus en plus le capitalisme "financier", l'argent n'a plus grande valeur ! Le PDG de la Société générale lui-même traite ces 4,5 milliards de simple "perte ponctuelle"... Beaucoup d'observateurs semblent aujourd'hui admettre que les systèmes de contrôle interne aux organisations bancaires sont assez laxistes dès l'instant où la spéculation rapporte gros. Mais qu'un incident survienne ou qu'une perte potentielle significative fasse tout d'un coup peur à quelques uns et c'est le déclenchement du processus d'alerte et la mise en cause du lampiste qui, encouragé dans la culture dominante, s'est engagé un peu trop loin dans cette recherche aventureuse et spéculative du gain à tout prix.
Imprégnant progressivement l'Economie occidentale, un système financier qui demande 14% de rendement des capitaux alors que la richesse mondiale progresse au mieux de 4 à 5% annuellement, est véritablement faire apparaître un risque croissant d'explosion du système.
L'affaire KERVIEL/Société générale apparaît dès lors comme un signe annonciateur d'un probable grand fracas.
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25/01/2008
Errements de la bourse : la faute aux "chères petites têtes blondes" ?
Comme à chaque dérapage significatif des cours boursiers, la communauté financière s'émeut, l'opinion est mise sous tension par des titres de presse sur le "krach boursier", et les esprits savants s'interrogent doctement sur les responsabilités… A vrai dire, un marché boursier qui avait fait apparaître une prodigieuse accélération (le CAC était à 2 600 points en 2003 avant d'atteindre 6 200 points à l'été 2007) ne pouvait que régresser un jour ou l'autre !
L'effet "subprime" a cette fois été l'élément déclencheur d'un processus de baisse qui s'est certes révélé un peu brutal ces derniers jours !
Avec cet élément déclencheur, certains ont cru trouver des coupables tout désignés : Ainsi dans une rubrique du 20 janvier dans le quotidien "Les Echos", FAVILLA, qu'on a connu plus pertinent, évoque le rôle majeur des "têtes blondes" à savoir les jeunes actuaires et hauts diplômés en mathématiques financières qui ont concocté des produits financiers de type "subprime" hautement spéculatifs et donc risqués. Le jugement est sans appel : "C'est l'incurie insensée de nos chères petites têtes blondes, tout droit sorties de nos fières écoles de commerce ou d'ingénieurs et qui ont monté de telles usines à gaz financières que plus personne n'y comprend rien, y compris leurs propres patrons."….
Bigre ! Ne réfléchissons plus, ne recherchons plus, on tient les lampistes qui sont d'emblée promis au peloton d'exécution !
En somme, le capitalisme financier dysfonctionne totalement, l'information financière n'est pas contrôlée correctement, des épargnants crédules oublient de réfléchir, des banquiers voraces ordonnent à leurs équipes de faire du "n'importe quoi"…, et ce sont les exécutants dociles de ces directives irraisonnées qui seraient les coupables ? Pauvres "têtes blondes" !
Ne pourrait-on plutôt mettre en avant la voracité d'un capitalisme financier prêt à toutes les combines spéculatives pour l'obtention d'un rendement maximum ?
A chacun son regard… A chacun son éthique…
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07/12/2007
Le projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d'achat est un "loupé"
La filière de la distribution a d'ores et déjà prévenu le gouvernement : le projet de loi Chatel sur la concurrence et la consommation n'aura pas les effets escomptés sur le pouvoir d'achat des Français. Depuis quelques semaines, le projet de loi a pourtant focalisé l'attention des média et celle du public qui attend de véritables réponses sur la baisse du pouvoir d'achat dans notre pays. Hélas, l'espoir suscité risque fort d'être rapidement déçu. Michel-Edouard Leclerc, entendu par la Commission des Finances de l'Assemblée, puis par le Sénat, n'y est pas allé par quatre chemins : "si le but de la loi Chatel est de redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs par une baisse des prix, c'est loupé." Tous les autres professionnels de la distribution, les fournisseurs comme les syndicats, évoquent également un texte qui ne répond pas aux attentes et fait l'impasse sur les sujets essentiels. Michel-Edouard Leclerc m'a confirmé ce jour lors d'un entretien au Sénat que ce projet de loi, faute d'envergure, allait manquer son objectif. A l'évidence, la "gesticulation" du gouvernement n'est pas un art suffisant pour résoudre les problèmes de fond…
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23/10/2007
Mobilisation pour le pouvoir d’achat
Le pouvoir d’achat des français se dégrade depuis plusieurs années. Les chiffres annoncés à la Conférence sur l’emploi et le pouvoir d’achat qui a débuté ce mardi 23 octobre sont sans ambiguïtés : Des 1960 à 1974, le pouvoir d’achat a progressé de +5,7% contre seulement +2,1% pour la période 1975-2006. Et l’envolée des prix du pétrole et des produits alimentaires accentue encore la dégradation sur les 2 dernières années.
Comment lutter contre la hausse des prix ?
C’est bien là une des préoccupations essentielles que doivent avoir les Pouvoirs Publics en ce moment. Mais on peut se demander si les réformes annoncées en ce qui concerne la grande distribution ont pris la mesure du mal qui ronge aujourd’hui le mécanisme de fixation des prix et des marges. Car depuis quelques années, certaines sociétés industrielles du CAC40 ne s’encombrent plus d’artifices pour tenter d’obtenir l’avantage maximum en imposant des hausses de tarifs parfois « injustifiées ».
Michel-Edourda LECLERC constate par exemple ce jour des hausses de 32% pour les pâtes BARILLA, 15,6% pour les Aquarelle, 23 % pour les œufs Lustucru (Le Figaro du 23.10.07).
Comment contrer de telles hausses ?
Là est bien la question aujourd’hui. La lutte contre la hausse des prix appelle certainement un ambition accrue par rapport aux projets timorés proposés à ce jour par ministre Luc CHATEL ! Affaire à suivre…
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10/10/2007
Règlementer les stock-options : Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt !
Après bien d’autres exemples, le cas EADS démontre une nouvelle fois à quel point la réglementation des stock-options est inadaptée : Faute de garde-fous suffisants, les comportements spéculatifs sont encouragés, l’éthique de la gouvernance d’entreprise est mise à mal…
Dans une interview donnée au journal « Le Monde » hier, Louis GALLOIS, actuel PDG d’EADS, va aujourd’hui dans le sens de ce que j’ai déjà eu l’occasion de défendre (sans succès auprès de la Droite) lors de l’examen du texte sur la transparence financière, en 2006, à savoir l’interdiction de vente des titres tant que l’on est encore en responsabilité dans l’entreprise.
D’autres solutions de régulation existent sûrement. Mais, il est assez comique de voir certains grands responsables politique de droite s’agiter dans tous les sens aujourd’hui en réclamant plus de vertu, alors même qu’ils se sont il y a peu révélés des partisans farouches du laisser-faire en matière de stock-options.
Cette agitation se transformera-t-elle en action résolue de régulation ? A voir…
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20/09/2007
Dérives du capitalisme financier : la droite s'en inquiète enfin !
Si vous avez un œil sur l'actualité économique de ces dernières semaines, il ne vous a pas échappé que la "moralisation du capitalisme financier" est en ce moment très à la mode. Après les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy réclamant, aux côtés d'Angela Merkel, plus de transparence et de régulation dans ce domaine, la Cour des Comptes propose dans son rapport annuel de soumettre les stock-options aux charges sociales, et pourquoi pas les indemnités de départ à la retraite. Enfin ! Il était temps que la droite se rallie à cette idée que j'ai personnellement beaucoup défendue. A l'occasion d'une séance de questions au gouvernement en juin 2006, j'avais interpellé le Premier Ministre sur l'explosion des diverses formes de rémunérations attribuées aux dirigeants des plus grandes sociétés du CAC 40. Et tout au long de l'examen des Projets de Lois relatifs aux OPA et à la sécurité financière, j'avais déposé nombre d'amendements pour la transparence et la moralisation de la Finance. Amendements que la droite avait repoussés avec dédain. Depuis lors, les événements comme le scandale des indemnités de Noël Forgeard, m'ont hélas donné raison et je ne peux aujourd'hui que me réjouir de l'apparente prise de conscience, même tardive, du gouvernement de Mr Sarkozy. Mais chiche ! Qu'il ose passer à l'action contre les patrons gourmands et les spéculateurs !
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19/09/2007
Subprime : une crise financière en yo-yo
Le week-end dernier a été funeste à la banque anglaise Northern Rock. En 3 jours, Northern Rock a vu ses comptes "particuliers" se vider : pas moins de 4,3 milliards d'euros retirés par les clients paniqués par la contagion de la crise. Northern Rock, qui était pourtant la cinquième banque du pays, a été victime de la crise des subprime (crédits hypothècaires sur des clients endettés) qui sévit aux Etats-Unis depuis plusieurs mois. Cette crise a été générée par une politique de crédits véritablement laxiste dans le domaine immobilier, conduisant ainsi à prêter au consommateur américain jusqu'à 3 fois son salaire. La cession de ces créances douteuses entre établissements bancaires amplifiant le phénomène, il est impossible aujourd'hui de savoir qui détient le risque final. Mais l'inquiétude a fini par gagner le marché et Nothern Rock, qui ne trouve plus suffisamment de fonds sur le marché pour financer les crédits qu'elle a octroyés, ne sera certainement pas la seule à en faire les frais. Les images des Britanniques faisant la queue pour vider leurs comptes rappelaient singulièrement ce week-end les photos d'archives de 1929. Certes, les expériences du siècle passé ont permis la mise sur pied d'outils de régulation et de soutien. Les bourses mondiales se rassurent ainsi à bon compte…, avant de rechuter brutalement dès qu'une nouvelle banque est touchée par l'épidémie. Ce "jeu de yo-yo" ne pourra pas durer des années ! Car la spéculation financière continue à ronger l'Economie en profondeur. Faire en sorte que les bourses mondiales atterrissent "en douceur" sera dans l'immédiat un moindre mal.
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06/09/2007
Les perspectives de croissance en France revues à la baisse
Hier, l'OCDE a fortement revu à la baisse les perspectives de croissance 2007 pour la France. Avec une anticipation de seulement 1,8 %, contre 2,25 % selon les prévisions gouvernementales (l'écart est énorme !), les bons résultats du premier trimestre de cette année ne sont donc pas confirmés. Est-ce à dire que le nouveau gouvernement n'a pas su "transformer l'essai", pour emprunter le vocabulaire rugbylistique à la mode, au cours de ses premiers mois d'action ? Les différentes mesures fiscales et économiques contenues dans le projet de loi TEPA que nous avons examiné en urgence au Sénat au mois de juillet n'ont-elles pas suffi à créer le "choc de confiance" que tout le monde attendait ? N'est-il donc pas possible de se contenter d'invoquer la croissance ou de dire qu'on va aller la chercher pour qu'elle apparaisse ? Il me semble quant à moi que l'OCDE vient de souligner une nouvelle fois la vulnérabilité de l'Europe continentale, et plus encore les difficultés structurelles de la France : quid de notre politique industrielle ou bien du déficit record de notre balance commerciale, par exemple ?
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