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31/05/2007
Quelle croissance économique demain ?... Et quelle place pour les pauvres ?
Le développement durable de la planète peut-il être assuré sur la base d'une logique libérale de croissance et sans redistribution des cartes entre pays pauvres et pays riches ? Plusieurs économistes éminents répondent clairement "non" dans un dossier spécial du Monde daté du 30 mai 2007.
Ainsi, Christian de Boissieu, en évoquant la croissance chinoise à 2 chiffres, souligne la non-soutenabilité écologique du système actuel. Pour lui, l'enjeu majeur consiste donc à modifier "le contenu de la croissance", en changeant les comportements et en encourageant les démarches locales. C'est également le propos de Nicolas Ridoux, qui constate que la croissance économique ne produit qu'une richesse "extrêmement mal répartie". C'est pourquoi la "relocalisation de l'économie" devrait permettre de replacer l'activité et l'emploi au cœur de la croissance, tout en laissant la place aux pays de sud pour se développer.
Jean-Marie Harribey envisage lui aussi le rapport Nord/Sud pour apporter des réponses différenciées par pays. Dans nos pays riches, l'urgence d'une cohabitation entre écologie et croissance devrait passer par une "réduction de la consommation des biens matériels" et une valorisation de "la production socialisée non marchande". C'est précisément la "révolution intellectuelle" que Jacques Généreux appelle de ses vœux. Placer les services non-marchands (éducation, santé, soin aux personnes âgées, qualité de l'environnement…) au-dessus des biens matériels, est à son sens une évolution qui ne peut venir que de la gauche… C'est là un défi pour les années à venir qui devra imprégner notre pensée politique.
Ci-dessus, une carte de la répartition mondiale d'émission de CO2 (2002, source PNUD).
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30/05/2007
Défiscaliser les heures supplémentaires : vers une erreur stratégique du gouvernement
Un rapport du Conseil d'Analyse Economique (CAE, organisme de prospective rattaché au Premier Ministre) dénonce vigoureusement ce 29 mai 2007 la proposition phare de Nicolas Sarkozy sur la question du travail.
Selon les éminents économistes qui ont signé ce rapport (Patrick Artus, Pierre Cahuc et André Zylberberg), la concrétisation du slogan présidentiel "travailler plus pour gagner plus" risque de se révéler catastrophique pour notre Economie. Ainsi, le dispositif envisagé en matière de défiscalisation des heures supplémentaires générerait selon eux des effets pervers redoutables. Entre autres choses, les auteurs mettent en avant le coût exorbitant de cette mesure pour les finances publiques, mais aussi un effet très incertain sur l'emploi et les revenus, sans oublier les risques accrus de fraudes sur les déclarations de temps de travail.
La promesse "sarkozy" a pu paraître alléchante à de nombreux électeurs…, qui risquent de constater, hélas bien vite, qu'un slogan de campagne ne suffit pas à faire le printemps de "la France qui se lève tôt".
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28/05/2007
Fraîchement nommé à l’Environnent, Alain JUPPE voudrait accélérer l’envoi du Colbert vers la Bretagne
Madame Alliot-Marie l’avait envisagé pour la mi-septembre 2007 mais le calendrier s’accélère ! Jugé indésirable à Bordeaux, le vieux croiseur Colbert, contenant de l’amiante, doit rejoindre le 4 juin prochain le Clemenceau aux épis porte-avions de la base navale de Brest. La coque du Colbert serait remorquée ensuite au cimetière de bateaux de Landevennec, sur la presqu’île de Crozon.
La présence du Colbert était critiquée depuis de nombreuses années par les associations locales de Bordeaux. La mairie avait réclamé son départ en soulignant l’état de délabrement du navire musée amarré en plein centre-ville.
Maintenant que le maire de Bordeaux est ministre de l’environnement, les choses semblent s’accélérer…
Mais l’Etat a-t-il pour autant la volonté de promouvoir à Brest une filière complète de déconstruction de navires ? Rien n’est clair à ce jour…
Un seule chose est sûre : c'est que le ministre-maire de Bordeaux est aujourd'hui bien pressé d'expédier son "bateau poubelle" vers la Bretagne.
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25/05/2007
Scolarisation dès 2 ans : Pourquoi veut-on nous l’enlever ?
La Bretagne se mobilise pour son école
En janvier dernier, les autorités académiques de Bretagne ont annoncé la restriction de l’accueil des enfants de 2 ans dans les classes maternelles dès la rentrée prochaine.
J’estime pour ma part que c’est une décision très mal venue.
Chacun sait que le fort taux de scolarisation des jeunes bretons dès l’âge de 2 ans est un élément explicatif majeur de l’excellence des résultats scolaires en Bretagne et plus particulièrement au niveau du Baccalauréat.
Toute régression en la matière me paraît inacceptable. L’éducation des enfants doit rester à mes yeux impérativement une priorité lors des arbitrages budgétaires gouvernementaux.
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23/05/2007
La dégradation des finances locales s'accentue selon La Gazette des Communes
Malgré l'état calamiteux de nos finances publiques, le gouvernement semble s'enorgueillir d'un "resserrement" du déficit public autour de 2,5 % du PIB. Mais cette politique d'affichage passe sous silence la "pilule" imposées aux collectivités. Car si nous sommes, pour l'année 2006, dans les clous du Pacte de croissance et stabilité, c'est parce que la décentralisation Raffarin a réussi un tour de passe-passe en transférant une partie des dépenses aux collectivités locales. Il en résulte naturellement une amélioration des comptes des administrations centrales, dont le pendant n'est autre que la sévère dégradation financière pour les collectivités locales dont les dépenses augmentent plus vite que les recettes. Un exemple : les dépenses au titre des prestations et transferts sociaux progressent de plus de 7 points dans les budgets locaux. Selon les chiffres de l'INSEE, le besoin de financement des administrations publiques locales atteint désormais 4,6 milliards d'euros. Un chiffre préoccupant dont on ferait bien de prendre rapidement toute la mesure…
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22/05/2007
"L'écologie spectacle" de Sarkozy-Juppé
L'Académie américaine des Sciences publie ce 22 mai une étude plus qu'inquiétante sur la hausse alarmante des émissions de gaz carbonique dans le monde depuis 2000 : le taux annuel d'augmentation des émissions est de + 3,1 % contre + 1,1 % en moyenne pendant les années 1990 !
On peut dès lors comprendre la volonté politique affichée par le tandem Sarkozy-Juppé de prendre en compte les problèmes d'environnement. Mais une question toute simple se pose aujourd'hui à notre société : peut-on lutter efficacement contre les dégradations de notre planète sans remettre en cause la course effrénée à la rentabilité financière que les puissances d'argent et les fonds spéculatifs ont entrepris de mener sans répit et sans scrupules ?
A mes yeux, la réponse est non.
La financiarisation sans contrainte de l'économie mondiale nous conduit au désastre : on sait la voracité des "hedge funds" et les effets désastreux du court-termisme.
Réguler les fonds spéculatifs à l'échelle mondiale ? Hélas, le G8 réuni les 19 et 20 mai à Potsdam a une nouvelle fois révélé son incapacité à agir, notamment sous l'influence néfaste des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ainsi, faute de garde-fous adéquats, la course aux super-profits continuera à produire des super-pollutions planétaires…
La France UMP sera-t-elle dès lors en mesure de faire bouger les choses ? On ne voit pas comment Nicolas Sarkozy, inféodé aux patrons du CAC 40 et fervent admirateur de George W. Bush, pourrait tourner le dos aux grandes puissances financières internationales. Les discours du président et de son ministre Juppé sur l'environnement relève donc à mon sens de "l'écologie spectacle", non d'une véritable détermination à agir sur l'essentiel, c'est-à-dire les racines du mal "spéculatif" qui ronge la planète.
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16/05/2007
La Bretagne : foyer de la refondation socialiste
En lien avec la note sur un Finistère Royal, on peut se demander le pourquoi d'un tel succès socialiste en Bretagne lors du scrutin du 6 mai ? Dans un article de La Tribune retraçant le chassé croisé électoral de la présidentielle, le quotidien analyse la spécificité du vote breton. Car c'est un fait, notre région en basculant largement à gauche inaugure un phénomène nouveau. La cohésion sociale de la Bretagne ainsi qu'une gouvernance territoriale originale de la part de ses élus, sont les principales raisons du succès socialiste. A cet égard et comme le souligne La Tribune, la modernité du modèle breton constitue certainement le nouvel espoir de la refondation de la gauche.
Pour plus dinformation sur ce sujet, je vous invite à cliquer ici.
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15/05/2007
Le marché de la faim
L’absurdité du système agroalimentaire mondial
« Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement : tout enfant qui meurt actuellement de faim est, en réalité, assassiné ». Les propos du rapporteur spécial de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Jean Ziegler, sont relatés dans le documentaire « We Feed the World » du réalisateur autrichien Erwin Wagenhofer (sorti le 25 avril dernier).
Ce portrait désastreux du monde analyse les rouages du secteur agro-alimentaire avec une remarquable habileté et illustre toute l’injustice du système libéral et le cynisme des maîtres du capital qui font crever de faim une partie du monde pour nourrir l’autre. L’abondance et le gaspillage du nord ne peuvent semble-t-il qu’aller de pair avec la misère du sud.
Rien que l’on ne sache déjà sauf que l’enchaînement des séquences dessine un crime contre nature.
Extraits choisis :
La durée de fraîcheur d’un petit pain ? Selon les canons de la boulangerie à Vienne, c’est deux heures. Après, il est « vieux ». Qui en a décidé ? Les consommateurs, les commerciaux ? Quoi qu’il en soit, la capitale autrichienne jette chaque jour au moins 10 % (et probablement près de 25 %) de sa production boulangère.
Et que dire de la séquence brésilienne du film ? Le survol de la forêt amazonienne dans l’Etat du Mato Grosso se passe de commentaire : partout de vastes trouées de milliers d’hectares couverts de soja. Vastes, oui : depuis 1975, la déforestation de l’Amazonie a découvert des zones équivalentes aux superficies additionnées de la France et du Portugal. Le soja est vendu pour nourrir les élevages européens, cependant qu’au Brésil près du quart de la population souffre de malnutrition et vit dans la plus effroyable misère.
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11/05/2007
Un Finistère ROYAL
Dans le Finistère, Ségolène ROYAL prend clairement l’avantage sur Nicolas SARKOZY.
Ségolène ROYAL a réalisé des scores exceptionnels en Bretagne. Dans le Finistère particulièrement car notre candidate l’emporte avec 53,85% des suffrages exprimés prenant clairement l’avantage sur Nicolas SARKOZY et inversant le résultat national.
Déjà arrivée en tête lors du premier tour avec 29,19%, Ségolène ROYAL l’emporte dans 42 des 54 cantons et sept des huit circonscriptions du département.
Au-delà de l’importante participation constatée dans les urnes (87,35%), la forte mobilisation des Finistériens s’est illustrée à l’occasion du passage de Ségolène ROYAL dans le département le 4 mai pour son ultime meeting de campagne. A ROSPORDEN d’abord puis à BREST où 20.000 personnes l’attendaient pour un grand rassemblement citoyen.
Si le résultat national déçoit bon nombre de nos concitoyens du département, on ne peut pour autant que saluer la campagne présidentielle menée dans le Finistère, le militantisme de chacun et l’effort collectif.
Le débat utilement mené autour du pacte présidentiel pourra, espérons-le, nourrir les campagnes à venir (législatives et municipales) et alimenter les succès de demain.
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10/05/2007
Danger pour le livret A et le livret bleu
Suite à la plainte de plusieurs banques françaises, la Commission européenne de Bruxelles s'apprête à exiger que tous les réseaux bancaires puissent proposer des livrets A à leurs clients dans un délai de neuf mois. A l'heure actuelle dans notre pays, le livret A (ou livret bleu) n'est disponible qu'à la Caisse d'épargne, à la Banque postale et au Crédit mutuel. Modifier cet état de fait implique de sérieuses conséquences. Dans un article paru ce 10 mai 2007, "Libération" explique comment, depuis plus d'un siècle, la collecte de cette épargne centralisée à la Caisse des dépôts permet de financer la construction de HLM. Or l'équilibre de ce système repose sur la stabilité de la collecte, dont on peut craindre un assèchement si les banques orientent les épargnants vers "des produits financiers plus rémunérateurs pour elles et pour l'épargnant". On le voit, il est question de mécanismes fragiles et complexes dont Bruxelles ne prend peut-être pas toute la mesure. Quelle sera la position de l'équipe SARKOZY dans cette affaire ? Nul ne le sait… Mais on peut craindre que la défense du mutualisme bancaire ne soit pas sa préoccupation majeure tant elle se soucie avant tout des intérêts financiers des banques cotées qui sont, comme on le sait, à l'origine de la plainte auprès des autorités européennes et qui ont donc tout à gagner à la banalisation d'un système actuellement favorable aux caisses d'épargne et au crédit mutuel.
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