25/05/2012
21 mai : jour de dépendance aux poissons
Une étude d’une alliance d'ONG, la New economics foundation (Nef) et Ocean2012, a révélé que le jour de dépendance à l'égard du poisson pour la France était le 21 mai.
Autrement-dit, voilà quatre jours que notre pays n’est plus auto-suffisant en matière de poissons.
Les auteurs de ce rapport ont fait le lien entre la consommation du pays et le total des prises de ses pêcheurs dans les eaux nationales et européennes, y ajoutant les produits de l'aquaculture. La France n'est auto-suffisante en poisson qu'à 38,6%, soit un "jour de dépendance" qui tombe le 21 mai.
En 1990, la France était auto-suffisante à 68% et son jour de dépendance tombait le 6 septembre ! En moyenne, "le jour de dépendance" de l'Europe des 27 est le 6 juillet.
Je trouve que cette méthode de présentation est originale et des plus parlantes.
Souhaitons que les actions prochaines conduisent le plus possible à retarder dans l’année ce jour de dépendance, pour les années à venir. C’est un enjeu de la réforme de la politique commune des pêches…
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14/05/2012
Organisations de Producteurs (OP) : toujours du POUR et du CONTRE chez les « laitiers »
Si les Organisations de Producteur présentent l’intérêt de pouvoir davantage peser dans la filière et négocier plus volontiers les prix face aux industriels, la récent parution du décret qui permet aux producteurs de lait de se regrouper en « OP » provoque des réactions diverses au sein des professionnels.
Les réactions oscillent entre mieux vaut tard que jamais et restons vigilants.
- Pour certains, le décret formalise finalement les relations entre producteur et transformateurs, notamment dans la perspective de l’après 2012 si les quotas étaient supprimés. On peut aisément concevoir qu’en massifiant l’offre de lait, il serait alors plus facile de parler d’une seule voix dans les négociations avec les industriels laitiers privés.
- Pour d’autres, prudents, la réalité est plus nuancée. La concrétisation des « OP » doit en effet accompagner une dynamique sur le terrain plutôt que contraindre les acteurs. Les « OP » ne doivent en aucune manière devenir un nouvel outil des industriels.
Ces deux postures ont certes leur logique. Mais pour l’heure, quelle que soit l’évolution constatée, ce qui doit avant tout prévaloir, c’est que les Organisations de Producteurs disposent d’une réelle influence, pas d’un simple pouvoir de façade…
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03/05/2012
Pesticides : danger ?
Une mission commune d'information a engagé ces dernières semaines au sénat un certain nombre d’auditions afin d’étudier l’impact des pesticides sur la santé et l'environnement.
Les travaux de cette mission ont trouvé un dramatique écho à l’occasion de la diffusion du documentaire d’Eric Guéret consacré aux ravages des pesticides sur la santé des agriculteurs, intitulé La mort est dans le pré. On y découvre le témoignage de centaines d'agriculteurs, victimes des produits phytosanitaires qu’ils ont utilisés des années durant. Atteints aujourd’hui de maladies mortelles, ces agricultures sont les grands perdants d’un système dans lequel des multinationales de produits chimiques ont fait beaucoup de profit.
Ces agriculteurs ont bien été piégés par un système qui les dépasse. L’utilisation intensive de la chimie, à un moment donné, a révolutionné leur métier, tant du point des gains de productivité que du confort dans le travail. En l’espace de deux générations, les méthodes traditionnelles de l’agronomie ont été abandonnées. Aujourd’hui, ces agriculteurs, en contact constant avec ces substances hautement toxiques, sont les irrémédiables victimes des méthodes de production encouragées par les multinationales dont ils dépendent.
La mission a d’ores et déjà relevé que dans ce rapport de force déséquilibré, la réponse judiciaire reste centrée en France sur l'indemnisation. En Italie, la notion de « désastre » est davantage privilégiée : l'action ou l'absence d'action, au plus haut niveau d'une multinationale, permet d’identifier et de condamner les responsables en amont. Les pesticides sont bel et bien un problème de santé publique et raisonner en termes de négociation ne suffit plus. Car aujourd’hui tout le monde sait que les industriels pèsent dans l'adoption des réglementations et financent une grande partie de la recherche.
De mon point de vue, cette mission d’information doit permettre d’éclairer les vraies responsabilités. Car les victimes du système, ce sont malheureusement les agriculteurs, qui face aux contraintes liées au retour à un modèle plus équilibré, sont nombreux à être tentés de baisser les bras.
Il y en va pourtant de leur propre santé.
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11/04/2012
Agriculture : un oubli qui en dit long...
Dans un récent communiqué de presse, Alain Rousset, responsable au Parti Socialiste, du pôle production, industrie, agriculture, pêhche alertait sur le fait que le président-candidat N. Sarkozy n’a pas jugé nécessaire d’évoquer l'agriculture et la pêche dans sa lettre programmatique !
Comme lui, je m'étonne ! Pas un mot sur la défense de la PAC dans l'Union européenne, ni sur la pêche et les pêcheurs ! Il fait simplement référence aux agriculteurs au chapitre consacré à l'écologie, reconnaissant notamment l'échec de son gouvernement en matière de sur-réglementation.
Pour sa part, François Hollande défend le budget de la PAC. Il s’agira bien d’en proposer un contenu véritable. La PAC offre un éventail d’outils qu’il faudra mobiliser de façon cohérente pour assurer la mise en oeuvre d’un projet d’avenir pour nos filières agroalimentaires.
- La PAC doit être un moyen d’assurer la régulation des marchés. Les instruments, comme les quotas laitiers, sont à préserver.
- Les mesures de la PAC permettant un soutien direct au revenu des producteurs devront être pérennisées, avec des aides réparties de façon plus équitable entre les types de productions.
- La PAC sera un moyen important pour encourager les productions génératrices d’emploi et l’installation de nouveaux agriculteurs ; l'attribution des aides devant aussi tenir compte du facteur emploi.
Dans toutes ses dimensions, la politique agricole mérite une véritable mobilisation, à la hauteur des enjeux, ce que François Hollande propose sans ambiguïté.
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14/02/2012
Les firmes phytosanitaires savent qu'elles ne pourront plus se défausser.
Hier, pour la première fois, la justice française a reconnu la responsabilité du géant américain Monsanto pour l'intoxication d'un agriculteur charentais. C’est une étape extrêmement importante qui va ouvrir la voie à d'autres procédures pour d’autres agriculteurs, victimes de troubles ou de maladies graves.
Des années durant, ces produits phytosanitaires ont été présentés comme inoffensifs, pour l'environnement et pour la santé.
Les dommages causés sont pourtant irrémédiables. Lors du dernier débat budgétaire, j’avais pour ma part, rappelé les nombreuses études qui montrent à quel point les produits phytosanitaires sont nocifs pour la santé des usagers, qu’il s’agisse des agriculteurs ou des jardiniers du dimanche.
Il est évident qu’il faut trouver des solutions pour restreindre l'utilisation de ce type de produits et diminuer les incitations à les acheter.
Franchement, pourquoi leur appliquer le taux réduit de TVA ? Partant de ce constant, mes collègues sénateurs et moi-même avons adopté un amendement correcteur. Voté à l’initiative du Sénat contre l’avis du Gouvernement, l’article a visé à soumettre au taux normal de TVA les produits phytosanitaires, actuellement soumis au taux réduit de 5,5 % (taux que le projet de loi de finances rectificative pour 2011 proposait de relever à 7 %).
Le gouvernement est malheureusement revenu sur cette avancée et a supprimé le dit article. Pour qui, pour quoi ? Difficile de comprendre… Espérons que la récente condamnation de Monsanto fasse, à l’avenir, mieux réagir le gouvernement à nos initiatives parlementaire.
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15/12/2011
Pour une agriculture sans pesticides
Une réponse ministérielle vient récemment d’être apportée à une Question Ecrite que j’avais posée en mai dernier au sujet des actions de l’Etat en faveur d’une agriculture sans pesticides. La nocivité des pesticides est aujourd’hui reconnue. De plus en plus d’études épidémiologiques montrent que leur usage est vraiment dangereux pour l’homme qui les manipule.
Lors de la discussion budgétaire récente, il a été rappelé combien les produits phytosanitaires sont cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques. Ces substances provoquent de surcroît des désordres dans l'embryogenèse, responsables de drames dans les familles quand naissent des enfants souffrant de problèmes rénaux ou génitaux.
C’est donc un sujet important !!
Dans sa réponse, le Ministre rappelle les initiatives de l’Etat entreprises ces dernières années.
J’ai par ailleurs lu dans le Pays Breton, que le Ministre considère que l’utilisation de pesticides ne diminuait pas assez…
Qu’attend-on pour prendre les décisions qui s’imposent, afin de protéger tout autant la santé des agriculteurs et que les cultures ?
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01/07/2011
Union européenne : la PAC sera-t-elle la variable d’ajustement ?
Les couloirs de BRUXELLES bruissent en ce moment de diverses rumeurs selon lesquelles les exigences du Conseil européen en matière budgétaire conduiraient inévitablement à restreindre l’enveloppe consacrée à la PAC. Ceci serait une très mauvaise nouvelle pour l’agriculture française et montrerait d’ailleurs une contradiction entre le discours officiellement tenu à PARIS par le Gouvernement de Monsieur SARKOZY et la réalité de ses démarches à BRUXELLES.
Les communiqués publiés suite à la réunion de BRUXELLES ce mercredi 29 juin illustrent cette situation d’inquiétudes. Le communiqué officiel parle d’une préconisation de « gel de la PAC ». Ce qui veut clairement dire que la part du budget européen consacrée à la PAC va sensiblement diminuer en passant de 41% à 36% en quelques années seulement.
Lors du débat au Conseil général du Finistère le 23 juin 2011, j’avais pour ma part attiré l’attention sur la triple exigence que nous devions formuler à l’intention de notre gouvernement appelé à négocier à BRUXELLES. Les trois objectifs qu’il me semble important de viser sont : 1°) le maintien de l’enveloppe PAC à son niveau actuel, 2°) le plafonnement des aides aux très grandes exploitations (dont certaines font plus de 1000 Ha en Europe), 3°) redistribution sectorielle des aides à l’agriculture de manière à moins favoriser à l’avenir les céréaliers et les betteraviers et à apporter plus d’aides aux éleveurs.
S’agissant des deux derniers points, des négociations vont se poursuivre jusqu’en novembre et on ne sait dans quel sens les choses vont évoluer même si on peut être assuré que le Commissaire CIOLOS cherchera à obtenir satisfaction sur la redistribution sectorielle. Par contre en ce qui concerne le maintien de l’enveloppe, la discussion est essentiellement politique et il appartient aujourd’hui à Nicolas SARKOZY de démontrer sa capacité de conviction en matière de préservation des chances et des atouts de l’agriculture française.
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25/05/2011
Filières bio : Le gouvernement ne se donne pas encore tous les moyens de l’économie verte
Hier au Sénat, j’ai interrogé le Ministre sur les conditions de développement offertes actuellement aux filières bio du lin, du chanvre, de la luzerne et de la fécule de pomme de terre.
Il y a en effet aujourd’hui des raisons de s’inquiéter sur les réelles intentions du Gouvernement en matière d’économie verte. Des défaillances des pouvoirs publics risquent de mettre en péril ces filières encore émergentes, pourtant porteuses d'avenir et essentielles à l’économie verte dont la France a besoin, dans le contexte international actuel… C’est en ce sens que me suis exprimé en séance publique.
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15/02/2011
La santé des agriculteurs, exposés aux pesticides : Conclusions attendues pour 2012
A l’occasion d’une Question Ecrite, j’interrogeais en décembre dernier le ministre de l’agriculture sur les risques engendrés par l'utilisation de pesticides dans le cadre de productions agricoles. Si l’utilisation de produits hautement toxiques (comme le Metam sodium par exemple) peut être à l'origine de pollutions diffuses et source de catastrophes écologiques, elle n’est pas sans danger pour l'agriculteur lui-même qui s’expose, de par la manipulation de telles substances, à un grand risque sanitaire.
Sur ce dernier point, je me réjouis qu’un programme d’observation directe de l’exposition des agriculteurs aux pesticides soit enfin déployé. Chargée de la mise en œuvre de cette étude, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et de travail) doit rendre ses conclusions d’ici à 2012.
A suivre de près donc.
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11/02/2011
Les marchés agricoles ne doivent pas devenir les nouveaux terrains de jeu des spéculateurs
Depuis un certain nombre de mois déjà, la spéculation sur le cours des matières premières affecte les marchés agricoles. L’emballement des prix sur les marchés financiers se répercute ensuite sur les marchés physiques, de plus en plus en proie à la volatilité des prix des matières premières.
Le surenchérissement des cours des céréales est lourd de conséquences, que ce soit pour les consommateurs ou les éleveurs. Dans certaines parties du monde ou pour certaines catégories de populations, se nourrir devient trop cher. Le vent de panique sur le riz illustre combien l’économie libérale ne permet pas de répondre à la demande alimentaire mondiale. Les effets de cette volatilité sont également douloureux pour les éleveurs exposés à une perte de rentabilité. Les prix des céréales, entrants de la production agricole, influent directement sur la situation financière des exploitants.
Dans notre région et pour certaines productions, il a été fait le choix d’importer de tels entrants. La crise des éleveurs porcins illustre aujourd’hui à quel point la situation peut se compliquer face à une telle volatilité des cours.
Il est toutefois difficile pour les exploitants d’échapper à la marchandisation et au système spéculatif. Si la base du métier d’agriculteur reste l’agronomie, la financiarisation entre, bon gé mal gré, en ligne de compte dans l’activité de tout exploitant et devient partie intégrante du métier. Les arbitrages liés aux différentes situations de marché tout comme la déconnexion avec le rythme des cultures exigent par exemple de s’engager, plus ou moins activement, dans le système financier des marchés agricoles.
Alors que nous assistons au contraire aujourd’hui à la captation des marchés agricoles par les acteurs financiers qui en font leur nouveau terrain de jeu, l’agriculture doit bénéficier d’un régime particulier dans le cadre de l’OMC. Elle ne pas devenir une variable d’ajustement des échanges mondiaux. Espérons que la direction de la présidence française n’oublie pas ses ambitions affichées dans le cadre du G20…
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